Test de la Sonos One : la référence de l’enceinte connectée compacte

Sonos règne en maître sur le monde de l'audio multiroom grand public depuis près de quinze ans. Nous n'avions pas encore testé la petite Sonos One, modèle iconique de la marque. Vérifions si sa réputation n'est pas usurpée.

Quand on pense aux enceintes sans fil, Sonos arrive irrémédiablement en tête de liste. La Sonos One contribue en grande partie à cette énorme visibilité. Une petite enceinte remplie de technologies dédiées à la musique mais aussi au contrôle de la maison grâce aux micros intégrés. Proposée à un tarif accessible, elle en offre réellement beaucoup.

La One est apparue après la grosse Play:5 et l'intermédiaire Play:3. Elle s'appelait d'ailleurs Play:1 au départ. Et puis elle a évolué pour devenir Sonos One. Pas dans son esthétique quasiment identique, mais dans les fonctionnalités et la puissance de traitement. La One a été la première enceinte Sonos à intégrer le contrôle vocal mais aussi le protocole AirPlay 2 d'Apple. C'est en effet le modèle synonyme de l'ouverture de Sonos vers l'extérieur, les compatibilités et les partenariats.

Une construction sans bavure

La compacité de la Sonos One lui permet de prendre place à peu près partout. Sa base mesure 12 centimètres de côté pour 16 centimètres de hauteur seulement. Vous pouvez la poser sur un meuble ou sur une étagère. Des pieds et supports muraux existent en option. Grâce à sa résistance à l'humidité vous pouvez l'utiliser sans problème dans une salle de bains.

La finition est très soignée, la Sonos One respire le sérieux. Une grille aux perforations stylisées recouvre trois faces, sans possibilité de la retirer. Elle cache les deux haut-parleurs placés en façade : un woofer surmonté d'un tweeter séparé. Ils sont alimentés chacun par un canal d'amplification en classe D dédié. Sonos ne communique pas sur la puissance développée.

A l'arrière de la Sonos One, un port Ethernet offre une connexion filaire au réseau. Bien sûr, pour faciliter son placement n'importe où dans la maison, le WiFi ac est présent. Aucune autre prise n'est proposée. Si vous avez besoin d'une entrée auxiliaire, il faudra obligatoirement passer à l'enceinte Play 5 bien plus chère. Pas de Bluetooth non plus, Sonos y est allergique depuis ses débuts. Un choix délibéré qu'il faudra accepter. Mais les alternatives sont nombreuses comme nous allons le voir.

Le seul bouton physique à l'arrière de la One a pour but d'appairer l'enceinte lors de son installation initiale.

Quelques touches et beaucoup de vocal

Traditionnellement, les enceintes Sonos sont équipées de touches de fonctions essentielles. Il y a la pause/lecture mais aussi le volume. Les touches étant sensitives, un déplacement du doigt vers la droite ou vers la gauche permet également de changer de piste. Enfin, la dernière touche concerne les micros.

La Sonos One est passée en génération 2 récemment. Le nombre de micros a été réduit de quatre à deux pour un résultat identique. Ces micros peuvent dans tous les cas être désactivés manuellement depuis l'enceinte.

Sonos a fait le choix original de ne pas s'associer avec un seul assistant vocal, comme le font tous ses concurrents. Les micros de la One permettent de parler à Amazon Alexa. Très bientôt, il sera possible de choisir alternativement Google Assistant. Techniquement, n'importe quel assistant pourra être implémenté dans le futur. Pourquoi pas Apple Siri ou Samsung Bixby ? La génération 2 est assez puissante pour cela.

Une captation vocale de bon niveau

Lorsque vous activez Alexa, la Sonos One se comporte comme n'importe quelle enceinte Amazon. Les possibilités sont identiques, même si les produits Amazon bénéficient des mises à jour en priorité. Il faut d'ailleurs noter que le multi-room Alexa fonctionne uniquement entre produits Amazon pour l'instant. Avec des produits spécialistes du multiroom comme Sonos, cette absence n'est pas très importante.

La Sonos One nous entend à l'autre bout de la pièce (20m2), même lorsque la musique est jouée assez forte. Le volume se baisse pour mieux nous écouter. Ensuite, la reconnaissance en elle-même est celle d'Amazon. Alors parfois ça fonctionne bien, parfois pas... Mais ça, Sonos n'y est pour rien.

Une phase d'installation simple et fluide

Les ingénieurs de Sonos travaillent énormément la partie interface utilisateur. L'application mobile est mise à jour régulièrement, avec un objectif de simplification évident. Cela ne plaît pas à tout le monde. Nous estimons pourtant que l'application Sonos est la plus simple à utiliser dans le monde des enceintes sans fil.

L'installation passe par l'application mobile. Chaque étape se compose d'une illustration et d'explications textuelles. Impossible de se perdre dans les étapes. En quelques minutes, la Sonos One est opérationnelle.

Adaptation du son à votre pièce

La dernière étape de l'installation s'appelle Trueplay. C'est le système de calibrage audio automatique Sonos. Il utilise le micro de votre iPhone (Android non supporté) pour analyser les réflexions du son dans la pièce. Les corrections sonores sont ensuite appliquées à la One.

Trueplay est efficace et il serait dommage de s'en passer. Dans le sens où il dégraisse le son. Les basses sont plus nettes, elles trainent moins. Les voix deviennent ainsi plus claires et intelligibles. En revanche, à chaque fois que vous déplacez l'enceinte, l'opération doit être à nouveau effectuée.

Le spécialiste des services de streaming

Sonos est le premier à avoir intégré des services de streaming dans des appareils audio. D'où son avance aujourd'hui avec près de 120 servicessupportés de par le monde. C'est l'un des seuls à intégrer Apple Music par exemple. Le choix est large, des grands noms comme Deezer, Spotify, Tidal ou Qobuz, en passant par les plus spécialisés et locaux. Les webradios sont assurées par TuneIn.

Le système Sonos sait également lire la musique stockée en local sur un serveur NAS par exemple. Il est l'un des rares à mémoriser la bibliothèque, les chemins des fichiers, les métadonnées, pour un accès immédiat à votre musique. Même si vous possédez plusieurs dizaines de milliers de fichiers.

Une application mobile efficace

L'application mobile offre un contrôle aisé de l'enceinte et de la musique. Elle est divisée en cinq grandes parties avec un bandeau de menu permanent au bas de l'écran. Il est tout aussi simple de passer d'une zone à une autre lorsque l'on possède plusieurs enceintes Sonos.

Le premier écran donne un accès rapide à ses favoris : listes de lectures, webradios et derniers titres joués récemment. Dans le menu parcourir, vous retrouvez les services de streaming actifs. Le moteur de recherche est unifié : vous entrez le nom d'un artiste, l'application va le chercher partout, tous les services comme votre bibliothèque, ce qui est très pratique.

Un son entraînant sur tous les styles musicaux

L'écoute de cette petite enceinte est étonnante par l'ampleur du son développé. Il sort de l'enceinte pour remplir aisément une pièce de taille normale. Vigoureuse, la One n'a peur d'aucun style musical. Sur de l'électro pop, comme l'album Brol d'Angèle, on ressent les nappes des claviers et le grave punchy tandis que la voix de la chanteuse reste toujours très nette.

Sur du jazz chargé en contrebasse, la bande originale de La La Land par exemple, la One ne s'avoue jamais vaincue. Bien sûr il en manque dans les fréquences les plus basses. Mais comme le reste du spectre est reproduit de façon propre et entraînante, cette absence n'est pas si gênante.

Il n'y a pas de scène sonore à proprement parler puisque nous faisons face à une écoute en mono. Cependant, l'ambiance est correctement reproduite avec une belle dissociation des plans et des éléments sonores. Vous pourrez toujours associer deux One en paire stéréo, si le besoin s'en fait ressentir.

On peut monter le son de la Sonos One sans craindre de faire apparaître vibrations et saturations. Les haut-parleurs sont pilotées électroniquement et ça s'entend. Lorsque l'on augmente exagérément le niveau, les basses sont compressées. Ainsi, le son est toujours propre. Cela évite aussi d'abimer les haut-parleurs.

Alors bien sûr, la fidélité n'est pas forcément assurée. La signature sonore est du genre creusée, avec un médium et un bas médium en retrait. L'aigu comme le grave sont dynamiques et à leur place, mais ils manquent de délié et de définition.

Une première place méritée

La Sonos One a tout pour elle : un design passe partout, une ergonomie réussie, des fonctionnalités complètes et un rendu sonore entraînant. Avec le contrôle vocal multi plateformes et l'accès à tous les services de streaming, elle conserve une longueur d'avance sur la concurrence.

La Sonos One ne fait pas de la HiFi, mais ce n'est pas ce que l'on demande à une enceinte à ce prix. Concrètement, elle fonctionne sur tous les styles de musique. Elle sait distiller un son dynamique et jouer fort sans s'essouffler. Ce qui reste assez remarquable pour une enceinte aussi petite. Cerise sur le gâteau, le son de la One s'adapte à la pièce grâce au calibrage Trueplay.

La Sonos One mérite sa réputation de reine des enceintes connectées compactes. D'autres ont un meilleur son, mais elles sont plus chères. Et aucune n'a un équipement connecté aussi complet. Finalement, il ne manque à la One que le Bluetooth pour être parfaite.