Sous les critiques, une app de rencontres pour ados met la clé sous la porte

Une utilisatrice de X (Twitter) et une journaliste se sont fait passer pour des jeunes filles mineures. Et le constat est sans appel : Rencontre Ados constitue un repère de prédateurs sexuels. De ce fait, l’application a été supprimée du Play Store et la justice française s’est emparée de l’affaire.

À première vue, la plateforme Rencontre Ados parait anodine, le site proposant de mettre en relation des adolescents pour des rencontres amicales ou amoureuses. Cependant, cela fait maintenant plusieurs mois que le site est sous le feu des critiques.

Pour cause : Rencontre Ados se définit sur sa page d’accueil comme : « un site de rencontres gratuit pour les jeunes de 13 à 25 ans ». En d’autres termes, des personnes mineures peuvent côtoyer virtuellement des personnes majeures, sans que cela soit encadré. Mais cela ne s’arrête pas là, Rencontre Ados se révèle être un repère de prédateurs sexuels. La limite de 25 ans dans la description du site n’est absolument pas respectée étant donné que des adultes d’un certain âge s’inscrivent également sur la plateforme.

Récemment, une utilisatrice de X (Twitter) a fait part d’une expérience qu’elle a menée sur le site de rencontre pour adolescents. Elle s’y est créé un faux profil d’une jeune fille de 13 ans et a attendu de voir ce qui allait se passer. Rapidement, le faux compte représentant une mineure a reçu 8 demandes d’amis et 5 messages privés provenant d’adultes.

De son côté, le média suisse Tataki s’est livré au même type d’expérience. La journaliste Mélissa Afsin a créé un faux compte sur Rencontre Ados sous le nom de Shérazaade, 14 ans. Et le résultat est le même : en quelques dizaines de minutes, le faux profil a reçu une multitude de demandes d’amis d’hommes d’un certain âge et des messages privés, dont certains étaient explicitement à caractère pornographique.

En résumé, Rencontre Ados est devenu au fil des années un repère pour les prédateurs sexuels et le site est maintenant sous le feu des critiques. Et ces critiques semblent maintenant avoir été entendues puisque Google a supprimé l’application du Play Store. L’entreprise américaine justifie cette décision en expliquant que l’application ne respectait pas les conditions d’utilisation de la plateforme.

Par ailleurs, l’affaire prend une dimension politique puisque Jean-Noël Barrot, le ministre français délégué au Numérique, a annoncé qu’il avait saisi la procureure de la République dans le cadre de signalements avertissant d’un danger sérieux pour les mineurs sur le site Rencontre Ados.

Cependant, la suppression de l’application sur le Play Store ne signifie pas la fin de la plateforme. À l’heure actuelle, le site de rencontre pour adolescents est toujours fonctionnel, mais des mesures devront inévitablement être prises pour l’encadrer.