Huawei reçoit toujours des financements de l’UE, malgré la menace d’embargo

L'Union européenne (UE) semble se retrouver dans une position contradictoire vis-à-vis du géant chinois des télécommunications Huawei, puisque malgré des sanctions qui semblent imminentes, le bloc continue de financer des projets de l’entreprise.

Alors qu'il était question d'interdire à Huawei de participer aux projets d'infrastructure 5G de l'UE pour des raisons de sécurité il y a tout juste une semaine, des informations ont révélé que l'Union européenne finançait Huawei pour la recherche sur les systèmes de communication de la prochaine génération.

Alors qu'il était question d'interdire à Huawei de participer aux projets d'infrastructure 5G de l'UE pour des raisons de sécurité il y a tout juste une semaine, des informations ont révélé que l'Union européenne finançait Huawei pour la recherche sur les systèmes de communication de la prochaine génération.

En effet, selon le Financial Times, Huawei participe à 11 projets dans le cadre d'Horizon Europe, le programme phare de l'UE en matière de recherche et d'innovation. Ces projets portent sur diverses technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle, la 6G, l'informatique en nuage, la détection quantique, la connectivité et la conduite autonome.

L’UE CONTINUE DE MISER SUR HUAWEI MALGRÉ LES SANCTIONS
À la surprise générale, Huawei aurait reçu environ 14 % du financement, qui s'élève à près de 4 millions d'euros. En retour, l'entreprise fournirait des équipements d'infrastructure et des plateformes d'intelligence artificielle pour ces projets. L'inclusion de Huawei dans des initiatives aussi sensibles a fait froncer les sourcils et suscité des inquiétudes quant aux implications en matière de sécurité.

John Strand, fondateur du cabinet de conseil danois Strand Consult, soutient qu'impliquer Huawei dans ces projets revient à « inviter quelqu'un en qui vous n'avez pas confiance dans vos bureaux secrets ». Étant donné que l'entreprise est perçue comme une menace pour la sécurité de l'UE, cela pose des risques potentiels pour la sécurité de l'Europe et l'objectif de l'Union de parvenir à l'autosuffisance.

Huawei, pour sa part, souligne l'importance de la coopération internationale et affirme que sa participation à Horizon Europe a été évaluée de manière indépendante par des groupes d'experts sélectionnés par l'UE. L'entreprise a toujours nié les allégations selon lesquelles elle constituerait une menace pour la sécurité nationale et maintient qu'elle opère indépendamment du gouvernement chinois.

Le gouvernement américain considère depuis longtemps Huawei comme un outil d'espionnage potentiel, suggérant que le gouvernement chinois pourrait exploiter l'infrastructure de l'entreprise pour obtenir un accès non autorisé. En conséquence, plusieurs pays, dont certains États membres de l'UE, ont déjà interdit à Huawei de participer à leurs projets d'infrastructure 5G.

On se retrouve donc face à une contradiction apparente entre les discussions de l'UE sur l'interdiction de Huawei de participer à la 5G et son financement des projets de recherche de l'entreprise. Pourtant, les entreprises qui ont osé enfreindre l’embargo contre Huawei ont, elles, écopé de lourdes amendes.