France : un débat autour de l’interdiction de TikTok

TikTok est déjà interdit pour les officiels de plusieurs pays. Mais très peu de pays ont complètement interdit l’application chinoise sur leur territoire, et aucun en Europe jusqu’à présent.

L’interdiction d’une application telle que Tiktok au niveau national n’est en effet pas à prendre à la légère. Elle est particulièrement difficile à mettre en place, et pose débat quant à la question d’un équilibre entre les valeurs de liberté d’expression et celles de sécurité.

La France a pourtant fait un pas dans cette direction, non pas tant pour des questions de sécurité nationale, comme c’était le cas pour les restrictions déjà existantes, mais en raison d’abus réalisés par des utilisateurs de la plateforme, tels que le cyberharcèlement. Même si la protection des données et les risques en matière de cybersécurité restent eux aussi un sujet d’importance pour l’état français.

Ce débat est porté par une commission d’enquête spécialement créée pour le sujet, et qui opère depuis maintenant trois mois exactement afin de déterminer si oui ou non TikTok représente un danger signifiant pour la sécurité des citoyens français.

Dans ce cadre, Éric Garandeau, directeur de TikTok en Europe, a été auditionné ce jeudi, et a affirmé qu’il existait une séparation totale entre le fonctionnement de la branche européenne de la plateforme et celui de la version chinoise du réseau social, avec un respect du système de droit local, bien différent de celui de l’Empire du Milieu.

L’audition se poursuivra dans la journée de jeudi avec l’interrogation de Marlène Masure, qui gère plus spécifiquement la plateforme en Europe du Sud, France et Benelux.

Le débat a toutefois peu de chances d’aboutir à une interdiction totale, mais plutôt à davantage de restrictions. Il n’empêche que c’est la toute première fois qu’une procédure dans ce genre a été menée dans un état occidental, à l’exception d’une tentative avortée aux États-Unis.

Reste à voir si des démarches similaires sont à attendre de la Belgique, voire même de l’Union européenne. Affaire à suivre, donc…