Microsoft s’acquitte d’une grosse amende pour avoir fait du commerce illégal avec la Russie

Microsoft est accusé d’avoir vendu ses logiciels à des entreprises russes alors que la guerre en Ukraine bat son plein et que les sanctions continuent de s’abattre sur la Russie.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a des conséquences pour l’économie mondiale. Rien qu’en Europe, l’interdiction d’importer certains types de produits en provenance de Russie a créé un manque à gagner de 91,2 milliards € pour l'économie russe. Les restrictions à l’encontre du Kremlin sont tout aussi sévères de l’autre côté de l’Atlantique. Apple ne peut, par exemple, plus vendre ses produits aux Moscovites, qui doivent se rabattre sur un ersatz d'iPhone, l’AYYA T1. Une entreprise, et pas des moindres, n’aurait cependant pas joué le jeu.

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Microsoft est accusé d’avoir enfreint la loi à 1339 reprises en vendant des logiciels et des services à des entreprises et individus sous embargo. Plutôt que d’aller au procès, les dirigeants de la firme de Redmond ont préféré reconnaître leurs torts et s’acquitter d’une amende de 3,3 millions $. Un montant somme toute très modique qui aura sans doute convaincu le PDG, Satya Nadella, de ne pas se défendre en justice pour des faits qui se sont déroulés de 2012 à 2019.

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Dans cette période cependant, les commerciaux des filiales irlandaises et russes auraient vendu des licences logicielles et des services associés à des utilisateurs nationaux spécifiquement désignés — auxquels il était interdit de vendre ce type de produits — originaires de Cuba, d’Iran, de Syrie, et de Russie. Les ressortissants de l’ancienne URSS représentent le plus gros du contingent de cette liste noire, avec pas moins de 1252 ventes (ou achats) illégales.

Le montant de l’amende dont l’entreprise doit s’acquitter aurait pu s’élever à 404,6 millions $; l’organisme de contrôle financier étasunien a estimé que malgré son « mépris irréfléchi pour les sanctions étasuniennes », la firme avait jusque-là fait preuve de bonne volonté en coopérant avec ses enquêteurs. Il n’est pas impossible que Microsoft se retrouve un jour à nouveau sous le feu des projecteurs pour exactement les mêmes raisons. Nombre de médias russes affirment en effet que la firme de Redmond, ou encore Intel, ont recommencé à leur vendre leurs produits. Info ou intox ? Seul l’avenir nous le dira.