Les données de milliers d’utilisateurs Facebook collectées pour prédire la criminalité

Meta dépose plainte contre Voyager Labs. La société aurait utilisé de faux comptes pour récupérer les données d’utilisateurs et les passer au crible avec son logiciel de surveillance.

Meta n’aime pas qu’on s’approprie les données des utilisateurs, du moins sans son accord. Dans un billet de blog, le groupe annonce poursuivre en justice la société Voyager Labs. Meta accuse la firme d’avoir violé ses conditions d’utilisation. Notamment, en créant des milliers de faux comptes pour récupérer les données d’autres utilisateurs et les analyser avec son logiciel de surveillance. Lequel peut, supposément, prédire les comportements criminels en fonction de l’activité en ligne.

600 000 utilisateurs touchés
Voyager Labs n’en est pas à son coup d’essai. En 2019, l’entreprise vend ses services à la police de Los Angeles, la L.A.P.D.. Toutefois, les autorités estiment, après évaluation, que la technologie présentée est incohérente. Pire encore, elle serait biaisée et discriminante d’un point de vue racial. Selon Meta, la société se sert de son logiciel pour « racler » les données des utilisateurs lorsqu’ils se connectent à Facebook. Parmi les données recueillies, on retrouve notamment les informations de profil des utilisateurs, les publications, les listes d’amis, les photos et les commentaires.

En tout, Voyager Labs aurait exploité les données de plus de 600 000 utilisateurs. Ceci avec l’aide de 38 000 faux comptes. Bien que la plupart soient aujourd’hui désactivés, le mal est fait. Quant à savoir comment une telle manœuvre a pu se produire sous le nez de Meta, le groupe a son explication : « Voyager a utilisé différents réseaux dans différents pays pour dissimuler son activité, y compris lorsque Meta soumettait les faux comptes à des vérifications ou des contrôles ».

À noter que Facebook ne serait pas le seul terrain de jeu de Voyager Labs. Toujours d’après Meta, l’entreprise procède de la même manière sur Twitter, LinkedIn, YouTube et Telegram. De son côté, le géant des réseaux sociaux attend de la justice qu’elle interdise l’accès à ses plateformes à Voyager Labs. Bien évidemment, le groupe réclame des dédommagements dont le montant « sera prouvé au procès ».