La Commission européenne accuse Facebook Marketplace de concurrence déloyale

L’Union européenne reproche à Meta l’étroite liaison entre son réseau social, Facebook, et sa plateforme de petites annonces en ligne, Facebook Marketplace. Si le groupe est reconnu coupable, l’amende sera très salée.

Les galères se suivent et ne se ressemblent pas pour Meta. À travers un communiqué de presse, la Commission européenne annonce un nouveau coup de marteau. En effet, elle estime que le groupe enfreint les règles de l’Union européenne en matière de pratiques anticoncurrentielles.

Abus de position dominante
Les soupçons de l’Union européenne ne datent pas d’hier. En réalité, la Commission a lancé les investigations dès le mois de juin 2021. Aujourd’hui, l’instance européenne reproche deux abus de position dominante au groupe Meta.

Premièrement, la liaison entre son service d’annonces publicitaires en ligne, Facebook Marketplace, et son réseau social Facebook. Pourquoi ? Parce que les utilisateurs de Facebook accèdent automatiquement au Marketplace, qu’ils le veuillent ou non. « La Commission craint que les concurrents de Facebook Marketplace ne puissent être évincés étant donné que le lien confère à Facebook un avantage substantiel en matière de distribution que les concurrents ne peuvent égaler », peut-on lire dans le communiqué.

En parallèle, la Commission accuse Meta d’imposer des conditions déloyales aux services concurrents de Facebook Marketplace. Les autorités européennes craignent que « les conditions générales, qui autorisent Meta à utiliser des données relatives aux publicités provenant de concurrents au profit de Facebook Marketplace, ne soient injustifiées, disproportionnées et non nécessaires à la fourniture de services d’affichage publicitaire en ligne sur les plateformes de Meta ». Autrement dit, les conditions sont un atout pour Facebook Marketplace et une charge pour ses concurrents.

Quels risques ?
Dans cette affaire, Meta risque gros. Si les accusations de la Commission se confirment, l’Union européenne peut condamner l’entreprise américaine à payer une très lourde amende. Jusqu’à 10% de son chiffre d’affaires annuel, en plus de l’interdiction de ses pratiques anticoncurrentielles. De son côté, Meta a réagi par l’intermédiaire de son responsable de la branche Europe, Moyen-Orient, Afrique (EMEA) : « les allégations de la Commission européenne sont sans fondement », explique-t-il.« Meta continuera à travailler avec les autorités réglementaires pour démontrer que l’innovation de nos produits est favorable aux consommateurs et à la concurrence ».

Quoi qu’il en soit, Meta est encore loin d’une condamnation. Pour l’instant, la Commission européenne s’est contentée d’une communication des griefs, qui n’est qu’une étape dans le cheminement des enquêtes. La société peut désormais examiner le dossier de l’enquête et doit répondre aux différentes accusations devant des représentants de la Commission. À noter toutefois que Meta pourrait marcher dans les pas d’Amazon et simplement se plier aux exigences européennes. Au vu des résultats catastrophiques de l’entreprise, l’option est peut-être même déjà sur la table.