Test Motorola Moto One : un smartphone endurant, simple, mais décevant

Motorola lance le Moto One, un milieu de gamme à la fiche technique modeste, mais qui a l’avantage de proposer une excellente autonomie et une version presque stock de l’OS de Google grâce à Android One.

Après Nokia et Xiaomi, Motorola pactise avec Google pour proposer un smartphone Android One. Étant donne que le Moto X4 n’a jamais dépassé la frontière nord-américaine, on peut dire qu’il s’agit d’une première sur le marché européen pour la marque. Censé apporter simplicité, rigueur dans le suivi logiciel et optimisation des performances, ce partenariat est plus que bienvenue sur le Moto One. En effet, pour 300 euros, il n’offre pas des caractéristiques aussi alléchantes que la concurrence. Mais voyons si cela lui porte réellement préjudice et découvrons ses atouts.

Voici la fiche technique du Moto One de Motorola :

Nom Motorola Moto One
Taille de l'écran IPS LCD de 5,9 pouces au format 19:9
Définition de l'écran HD+ (1520 x 720 pixels)
Résolution 287 ppp
SoC - Processeur Qualcomm Snapdragon 625 (14 nm)
- Octa-core (2.0 GHz Cortex-A53)
- Adreno 506
Logiciel Android 8.1 (Oreo)
Mémoire vive 4 Go
Mémoire interne 64 Go
Port Micro-SD Oui (256 Go)
Batterie Batterie de 3000 mAh
Appareil photo dorsal - Double appareils photo, le principal avec un capteur de 13 Mégapixels (f/2.0) et le deuxième avec un capteur 2 Mégapixels (f/2.4)
- HDR
- Vidéo : 1080p à 30/60fps et 2160p à 30 fps
Appareil photo frontal Caméra frontale avec un capteur de 8 Mégapixels (f/2.2)
Dimensions 149,9 x 72,2 x 8 mm
Poids 162 grammes
Carte SIM Dual nano-SIM
Reconnaissance Faciale Non
Capteur d'empreintes digitales Oui (à l'arrière)
Connectique - WiFi a/b/g/n 
- Bluetooth 5.0, A2DP, LE, EDR
- NFC
- port USB Type-C
- Gyroscope, Accéléromètre
- Capteur de proximité
Prise jack Oui
Etanchéité à l'eau Non
Coloris Noir, Blanc
Prix de lancement - 299 euros

Le Moto One arbore un design sobre avec des bords arrondis. Les boutons de mise en tension et de volume placés sur le côté droit sont facilement accessibles, tout comme le capteur d’empreintes dorsal sur lequel le doigt tombe immédiatement. Sur la tranche à gauche, on trouve un tiroir pouvant abriter simultanément deux nano Sim et une carte micro SD jusqu’à 256 Go. On note la présence appréciable d’un port USB Type-C placé en bas entre les haut-parleurs ainsi que le maintien de la prise jack en haut. La sensation en main est agréable, mais sa légèreté, son manque de finition et son dos en plastique nous donnent un peu l’impression de tenir un jouet.

Son écran de 5,9 pouces au format 19:9 est surplombé d’une encoche assez large qui limite grandement l’affichage des notifications sur l’écran. C’est bien dommage. La dalle IPS HD+ (720 x 1520 pixels) ne propose qu’une petite résolution de 287 ppp. C’est léger et peu flatteur, mais cela est rattrapé par un bon contraste et une luminosité suffisante, même sous le soleil. Côté colorimétrie, vous pouvez vous amuser à régler la température et le profil de couleurs dans les paramètres prévus à cet effet, afin d’obtenir un résultat qui vous convient.

Sous le capot, le Moto One cache un Snapdragon 625 couplé à 4 Go de RAM. Une puce mobile Qualcomm qui a déjà fait ses preuves sur plusieurs milieux de gamme comme le BlackBerry KEYone, l’Asus ZenFone 3 ou encore le Moto Z Play… des smartphones commercialisés en 2016 et 2017. Ce manque d’effort est d’autant moins compréhensible que ses concurrents, parfois moins chers, ont un équipement à jour : le Nokia 6.1 fait tourner un 630 et le Mi A2 le 660. Un peu décevant. Les résultats aux benchmarks ne sont pas mauvais, mais cohérents et donc, en dessous de ce qu’on peut trouver ailleurs.

La navigation maintient cependant une bonne fluidité au quotidien et permet d’effectuer les tâches les plus basiques avec son smartphone : consulter ses mails, surfer sur le web, réagir sur les réseaux sociaux… le One ne pose pas de problème. Là où ça commence à devenir instable, c’est lorsque vous jouez. Sur des jeux comme PUBG Mobile ou Asphalt qui s’adaptent à votre configuration, vous aurez un affichage médiocre : une fréquence d’image par seconde basse, des graphismes limités et même quelques petits moments de latences.

Comme le One de ce Moto l’indique, Motorola a choisi le programme Android One pour son smartphone. C’est le premier de la marque américaine à franchir le pas, après un Moto X4 non commercialisé sur le marché européen. Cet accord permet, en plus d’avoir l’OS de Google dans une version quasi stock, de bénéficier d’un très bon suivi des mises à jour logicielles et de sécurité. À l’heure où nous écrivons ces lignes (fin novembre), l’appareil accueille Android 8.1 Oreo et un correctif de sécurité datant du 1er octobre, mais une mise à jour vers Android 9.0 (Pie) sera déployée début décembre !

Motorola complète l’expérience avec notamment les Gestes Moto qui permettent d’allumer la lampe torche ou d’ouvrir l’appareil photo en effectuant de simples mouvements. Le constructeur propose par ailleurs de recevoir certaines notifications importantes lorsque l’écran est éteint. Des petits plus bienvenus, facilement paramétrables et désactivables dans l’application Moto. Ces ajouts n’ont pas d’impact sur l’aspect du logiciel puisqu’en naviguant d’un écran à l’autre et dans les menus, on a vraiment l’impression d’être sur une version d’Android la plus pure qu’il soit. Nous retrouvons donc le fameux tiroir d’application et le volet Google sur l’écran de gauche. Petite déception, Motorola n’a pas ajouté de reconnaissance faciale.

Autonomie

Malgré sa petite batterie de 3000 mAh, le Moto One crée la surprise. Avec une utilisation soutenue, il est capable de tenir presque deux journées entières. Mis en route le premier jour aux alentour de 10h, je ne l’ai rechargé que lors du deuxième jour vers 18h30. Un bel exploit, qui s’explique aussi par la petite définition de son écran. Il se place directement dans les plus endurants de sa catégorie.

Il a aussi l’avantage d’être fourni avec son chargeur de 15W, intégrant la recharge rapide TurboPower de Motorola. Une demi-heure suffit pour retrouver plus de 50 % de sa capacité. Ajoutez une heure supplémentaire pour une charge complète. Bref, le One ne vous fera pas fausse route, on peut compter sur lui de ce côté-là.

Le Moto One embarque un double module photo dorsal. Le premier se compose d’un capteur de 13 Mégapixels et d’un objectif ouvrant à f/2.0. Le deuxième, consacré au mode portrait grâce à son effet de profondeur, intègre un capteur de 2 Mégapixels et un objectif ouvrant à f/2.4.

En hautes lumières et à l’extérieur, l’appareil photo ne s’en sort pas si mal que ça. Les couleurs sont plutôt fidèles à la réalité. Néanmoins, il a tendance à souffrir de surexposition et il n’est pas rare que le ciel ou tout objet blanc baigné de lumière en intérieur brûle l’image. Le traitement logiciel assez lourd ne vient pas arranger le résultat : les détails laissent souvent place à un lissage pour pousser l’éclat des couleurs. Quand la lumière vient à manquer, les clichés baissent de manière flagrante en qualité. Les détails, déjà timides en plein jour, se font la malle et la netteté des clichés en prend un coup. La mise au point est capricieuse et le traitement censé améliorer le rendu n’apporte rien de bien concluant. Le temps d’attente est par ailleurs assez long.

La caméra avant et son capteur de 8 Mégapixels permet de faire des autoportraits corrects. Pas de lissage de ce côté-ci, le traitement a même tendance à laisser apparaître le grain quand l’environnement n’est pas très lumineux. Il est possible de jouer avec le mode portrait avant la capture, pour augmenter ou diminuer l’effet de flou en arrière-plan.

Le Moto One est vendu au prix conseillé de 299 euros. Il bénéficie jusqu’au 31 décembre d’une ODR de 50 euros, ce qui n’est pas négligeable !