Les écrans modifieraient le cerveau de nos enfants

Il y a à peine une trentaine d'années, il n'y avait que la télé. Puis, sont apparus la console de jeu, l'ordinateur et enfin, la tablette et le smartphone. Dans la vie de nos enfants, les écrans sont aujourd'hui partout. Une nouvelle étude souligne les effets du temps passé devant des écrans sur leurs cerveaux.

Dans 21 centres de recherche aux États-Unis, les Instituts nationaux américains de la santé (NIH) ont commencé à examiner les cerveaux de 4.500 enfants de 9 et 10 ans -- à terme, l'étude portera sur 11.000 enfants, suivis pendant plusieurs années -- pour voir si la consommation intense de jeux vidéo et le temps passé sur internet ont une influence sur leur développement.

Les premiers résultats de cette étude menée à l'aide d'imagerie par résonance magnétique (IRM) montrent des « tracés différents » dans les cerveaux des enfants utilisant des smartphones, des tablettes et des jeux vidéo plus de 7 heures par jour. Les images montrent un amincissement prématuré du cortex, l'écorce cérébrale qui traite les informations envoyées au cerveau par les cinq sens.

Un amincissement du cortex

L'amenuisement du cortex « est considéré comme un processus de vieillissement », expliquent les scientifiques, soulignant qu'il n'est pas certain que ce processus soit néfaste. « Nous ne savons pas si c'est causé par le temps passé devant les écrans. Nous ne savons pas encore si c'est une mauvaise chose. » Cependant, l'étude montre que les enfants qui passent deux heures ou plus par jour devant un écran obtiennent de moins bons résultats aux tests de mémoire et de langage.

Autre phénomène dénoncé : l'effet addictif que peut engendrer le smartphone. Pour arriver à cette conclusion, l'équipe a scanné le cerveau d'adolescents alors qu'ils regardaient leur fil Instagram. Il s'avère que le temps passé devant un écran stimule le dégagement de dopamine, l'hormone du plaisir. De quoi rendre nos enfants littéralement accros aux écrans.

Plus de deux heures d'écran affecte les capacités intellectuelles des enfants

Une étude conduite par des chercheurs canadiens établit un lien direct entre le temps passé sur les écrans, le sommeil et les performances cognitives des enfants.

Article de Futura avec l'AFP-Relaxnews paru le 28/09/2018

Les enfants qui passent plus de deux heures par jour sur les écrans ont de moins bonnes capacités cognitives que ceux dont l'exposition est plus limitée, constate une étude publiée jeudi dans la revue britannique Lancet Child and Adolescent Health. Conduite par des chercheurs canadiens (Institut CHEO, université d'Ottawa, Carleton University), celle-ci a porté sur 4.520 enfants de 8 à 11 ans sur 20 sites à travers les États-Unis.

En moyenne, ces enfants passaient 3,6 heures par jour scotchés sur un écran -- téléphone portable, tablette, ordinateur, télévision -- au-delà des recommandations canadiennes préconisant moins de 2 heures d'écran, 9 à 11 heures de sommeil et au moins une heure d'activité physique par jour. Sur la totalité des enfants participant à l'enquête, seulement un petit Américain sur 20 (5 %) coche les trois cases des recommandations canadiennes. Presque un sur trois (29 %) n'en remplit aucune : sommeil suffisant, temps d'écran limité et activité physique.

Un développement cognitif appauvri

La moitié seulement (51 %) des enfants dorment suffisamment, 37 % passent moins de deux heures sur les écrans et 18 % seulement pratiquent une heure d'activité physique par jour, selon les questionnaires remplis par les familles. Après des tests cognitifs portant sur le langage, la mémoire, la réactivité, la concentration, etc., l'étude relève un lien très net entre le temps passé sur les écrans, le sommeil et les performances des enfants.

« Nous avons trouvé que plus de deux heures d'écran chez les enfants appauvrit leur développement cognitif », indique le docteur Jeremy Walsh, de l'Institut CHEO du Canada, qui incite les pédiatres, parents, éducateurs et décideurs à limiter le temps d'exposition des enfants à l'écran et à faire du sommeil une question prioritaire.

Sur les trois critères (sommeil, écran et activité physique), le temps passé à dormir et l'exposition aux écrans sont les plus directement liés aux facultés intellectuelles des enfants, tandis que l'activité physique à elle seule n'avait pas d'impact sur la capacité cognitive, tout en étant le facteur le plus important pour une bonne santé physique de l'enfant.

Les recommandations du Canadian 24-Hour Movement sur le sommeil et l'activité physique, publiées en 2016, sont conformes à celles de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), mais cette dernière ne fait pas de recommandation spécifique sur les écrans, note l'étude.

Pédagogues et scientifiques mettent de plus en plus en garde contre les écrans à haute dose, pointant des effets qui vont des difficultés de concentration à l'addiction. En France, le Conseil supérieur de l'audiovisuel conseille de ne pas mettre les enfants de moins de 3 ans devant un écran de télévision, car « elle peut freiner leur développement ». Les pédiatres américains recommandent de ne pas placer un enfant devant la TV avant 18 mois.