L’euro numérique devra être anonyme pour séduire

Pour la Digital Euro Association, l’euro numérique devra être anonyme si l’Europe souhaite son adoption.
Dans un entretien avec CoinTelegraph, Jonas Gross, le président de la Digital Euro Association a déclaré que si l’Europe voulait que l’euro numérique soit adopté par la population, il devra être anonyme.
“Dans quelques décennies, le cash pourrait ne presque plus être utilisé, comme c’est déjà le cas en Chine ou en Suède” explique Jonas Gross. “Si nous n’avions pas un euro numérique qui permet des paiements anonymes au moins de façon partielle, il n’y aurait plus aucune notion de vie privée dans les paiements.” Chaque transaction pourrait être tracée et identifiée par l’état.
L’association plaide pour un euro digital anonyme, sur des transferts limités à un certain montant. De cette façon les versements de moins de 10.000 euros par exemple pourraient ne pas être suivis par les autorités. Cela permettrait d’empêcher les fraudes massives tout en donnant une certaine liberté aux consommateurs.
Tout cela soulève bien sûr des questions en ce qui concerne la fraude et la DEA en est bien consciente. Toutefois, le risque est que si l’Europe déploie un euro numérique totalement traçable ce ne soit pas lui que le public adopte mais une autre cryptomonnaie. De nombreux européens utilisent déjà diverses cryptomonnaies pour réaliser leurs paiements en ligne.
Plusieurs tests ont déjà été réalisés par la DEA en Europe. A l’heure actuelle, l’association estime toutefois que rien n’est défini et que l’Europe a accumulé un gros retard sur la Chine ou les États Unis notamment. Le but premier de l’euro numérique n’aurait, selon l’association, pas encore été défini clairement. Un déploiement à grande échelle d’un euro numérique ne serait en tous les cas pas envisageable avant cinq ans.