Une nouvelle technologie pourrait concurrencer le Bluetooth

Une entreprise canadienne veut imposer sa technologie sans fil et surpasser la norme Bluetooth.

SPARK Microsystems, une entreprise canadienne de semi-conducteurs sans usine spécialisée dans la technologie à bande ultra-large (UWB) de prochaine génération.

Les émetteurs-récepteurs UWB sans fil à très faible consommation, à faible latence et à débit de données élevé de la société visent un panel d’applications mobiles et de connectivité sans fil. Cela comprend les jeux, l’audio, les technologies AR/VR/XR ou encore le métavers. Cette technologie permettrait d’échanger des données cinq fois plus rapidement que le signal Bluetooth.

Récemment, l’entreprise québécoise a annoncé avoir mis au point une micro-puce nouvelle génération. Celle-ci permet de connecter des appareils électroniques entre eux, et ce, de manière plus efficace et en utilisant moins d’énergie que la norme fournie par Bluetooth.

“À l’aube des années 2020, les protocoles sans fil existants sont poussés au-delà de leurs limites dans le but d’augmenter la durée de vie des batteries, d’augmenter la bande passante ou de réduire la latence”, indique le site de la société.

En clair, l’ambition de l’équipe de chercheurs est de supplanter la technologie Bluetooth. Frédéric Nabki est le cofondateur de SPARK Microsystems et professeur de génie électrique à l’École de technologie supérieure (ÉTS). SPARK Microsystems a breveté et commercialisé une nouvelle micro-puce il y a environ six mois. Celle-ci vise initialement les domaines de haute technologie qui renonce à la technologie Bluetooth en raison de ses limites.

“La famille de circuits intégrés SPARK SR1000 UWB tire pleinement parti de la technologie UWB (Ultra-Wide Band) pour offrir simultanément une efficacité énergétique, une latence et une bande passante de premier ordre”

Selon le cofondateur, avec cette micro-puce, les appareils ne vont fonctionner que très peu. Ainsi, ils n’enverront des ondes que lorsque cela sera absolument nécessaire pour transmettre l’information. Toujours selon Frédéric Nabki, la technologie consommerait 40 fois moins d’énergie que le Bluetooth. En effet, la technologie Spark repose sur des impulsions de très courte durée, semblables à des étincelles. La technologie Bluetooth repose, elle, sur des ondes en continu. Les performances en termes de débit de transmission et de délai, donc de latence, sont également nettement supérieures à la technologie Buetooth.

Concrètement, la micro-puce offre un débit de données 10 fois supérieur, une latence 60 fois inférieure et une consommation d’énergie 40 fois inférieure à celle de Bluetooth. Ce qui permet d’envisager des percées dans les domaines des jeux vidéo, de l’Internet des objets (IoT) ou même de la médecine, selon l’entreprise. Pour rappel, l’IoT représente l’interconnexion entre Internet et différents objets.

En bref, la technologie sans fil à courte portée de SPARK Microsystems réduit considérablement la consommation d’énergie des appareils connectés. Ainsi, elle promet d’allonger leur durée de vie des piles et de réduire les déchets. Il s’agirait d’une sorte de mariage entre les protocoles Bluetooth et WiFi : la technologie permet de transmettre un volume important de données sur une distance relativement courte et convient à des applications de communication entre objets connectés.

L’équipe de scientifiques assure que ses puces seront proposées à un prix compétitif. Ainsi, elles pourraient apparaître dans les appareils électroniques quotidiens prochainement. D’ailleurs, Frédéric Nabki s’attend à ce que les premiers appareils utilisant le protocole de Spark soient mis sur le marché au cours des prochains mois.

Pour réaliser ce projet, la société a reçu un financement de 7,1 millions de dollars canadiens de Technologies du développement durable Canada (TDDC) destiné à l’avancement des innovations en matière de technologies propres. À savoir que TDDC aide les entreprises canadiennes à élaborer et à déployer des solutions technologiques propres et concurrentielles. L’objectif est de contribuer à résoudre certains des problèmes environnementaux.