ON A TESTÉ - Le MacBook Air d’Apple fait son retour : cinq nouveautés qui nous ont séduits

PRISE EN MAIN – Présenté la semaine passée à New York et disponible ce mercredi, le MacBook Air signe son retour avec notamment un premier véritable rafraîchissement depuis longtemps, le tout dix ans après son intronisation. Succès toujours important d’Apple, vaut-il le coût de la nouveauté ? Notre verdict.

Prenez le design du MacBook, un peu de puissance et de fonctionnalités du MacBook Pro, saupoudrez le tout d’une pincée de conscience écologique et d’un zeste de modernité, et vous obtiendrez peut-être la prochaine recette gagnante du notebook d’Apple. 

Dix ans après l’intronisation de son ultraportable et un premier rafraîchissement il y a quelques années, la firme de Cupertino s’est enfin décidée à revoir sa copie. Et c’est sans doute aussi une façon de repositionner son produit à succès. Il faut dire que la nouvelle déclinaison possède des atouts qui nous ont particulièrement séduits lors de notre test.

Il y a une évidence avec ce nouveau MacBook Air : c’est un produit magnifique. Son châssis a été repensé pour être plus fin (1,56 cm au maximum contre 1, 7 cm) et plus léger (1,25 kg soit - 100 g) que l’ancien modèle. Cela se ressent en le prenant à une seule main. Il faut dire que l’ensemble est 17% moins volumineux. Et pourtant, chose très agréable, le TrackPad a gonflé de 20% et s’enorgueillit d’accueillir la technologie Force Touch qui permet d’avoir des fonctionnalités différentes selon le niveau de pression (notamment sur Plans, Calendrier ou encore en fonction dictionnaire sur un texte). De nouveaux automatismes à prévoir pour les utilisateurs de l’ancien MacBook Air.  A noter qu’Apple a eu la bonne idée de doter son produit de son clavier aux touches "papillon" de dernière génération. Moins bruyant, encore plus agréable et rapide à la frappe, c’est un véritable plaisir et d’une facilité rare pour taper sur les touches. 

En revanche, Apple a fait l’impasse sur ce qui a longtemps fait la renommée du MacBook Air : les multiples ports. Désormais, il faudra vous contenter des deux USB-Type C à disposition pour la recharge ou le raccordement à des accessoires (écrans 4K ou 5K, stockage externe, dock, etc.), mais avec un gain de rapidité dans les transferts de données. Le lecteur de carte SDXC n’est également plus de la partie, au grand dam de beaucoup d’utilisateurs d’appareil photo par exemple, même si les modèles avec prise USB-C commencent à fleurir. Sorte de dernier des Mohicans chez Apple, la prise Jack pour les écouteurs fait de la résistance.

S’il conserve sa diagonale de 13 pouces, voilà bien tout ce que le MacBook Air 2018 a en commun avec son prédécesseur. Enfin, il se met à la page technologique en embarquant un écran Retina (2.560 x 1.600 px contre 1.440 x 900 px). Autant dire que les couleurs sont clairement plus éclatantes et précises avec ses quatre millions de pixels (4x mieux par rapport à la génération précédente) avec un rendu  bien meilleur qu’avant. L'écran ne dispose pas de la technologie True Tone, qui adapte la luminosité de l’écran à l’environnement. Mais le mode Night Shift, qui fait basculer l’écran dans des tonalités plus orangées le soir venu, est bien présent. Pour rendre le tout encore plus appréciable, les bordures ont été réduites de moitié pour laisser l’écran occuper une très large surface. Pour accompagner l’expérience vidéo, les haut-parleurs ont été modifiés et offrent un son stéréo plus immersif et dynamique, 25% plus puissant Comme sur le MacBook Pro 13 pouces, ils sont repositionnés latéralement sur les bords du clavier, ce qui permet une meilleure spatialisation.

On ne connaît pas la résolution de la caméra FaceTime HD qui orne le dessus de l’écran, juste qu’elle propose du 720p et est accompagnée de trois microphones pour les conversations. Du travail correct pour servir de webcam, à niveau avec ce que le reste du marché propose.

Ceux qui l’ont testé sur le MacBook Pro savent à quel point l’arrivée du bouton Touch ID sur les ordinateurs porteurs d’Apple est une bénédiction. Fini le mot de passe à taper pour lancer l'ordinateur ou de multiples applications, logiciels, sites, pour accéder à des documents cryptés ou pour valider un achat via Apple Pay. De manière ultra-sécurisée, Apple a opté pour l’intégration du lecteur d’empreinte digitale dans le bouton de déverrouillage situé en haut à droite du clavier. Sa sécurité est assurée par la présence de la puce T2 qui en fait une véritable enclave cryptée. Mais pas de TouchBar comme sur les plus hauts de gamme des MacBook Pro. Le MacBook Air conserve ses touches F, en y ajoutant "Dis Siri" pour des commandes et demandes vocales.

Pour se démarquer du MacBook, souvent juste en terme de performances si on le pousse un peu loin, le MacBook Air en a un peu plus sous le capot. On trouve un processeur Intel Core i5 de 8e génération (mais pas de possibilité de choisir avec le plus puissant Core i7) à deux cœurs cadencés à 1,6 GHz (avec turbo boost jusqu’à 3,6 GHz). Il peut s'accompagner de 8 ou 16 Go de mémoire vive. 

Le MacBook Air est très fluide dans son fonctionnement, que ce soit pour de la navigation avec plusieurs onglets ouverts ou en utilisant des applications un peu gourmandes pour du montage vidéo ou de la musique. Même le simple lancement d’application est plus rapide qu’auparavant. Dans son redesign, le MacBook Air évite les travers du premier Macbook qui avait misé beaucoup sur son allure et pas assez sur sa puissance au point de passer rapidement en surmenage… Bonne nouvelle côté autonomie, le notebook tient la route une bonne journée en utilisation soutenue.

Relooké, le MacBook Air (à droite sur la photo) ressemble à s’y méprendre à un MacBook voire même au MacBook Pro (à gauche sur la photo) de loin. Et pourtant, il peut se targuer d’une petite différence : il est réalisé à partir d’un alliage d’aluminium 100% recyclé. Et à l’œil nu, rien ne permet de différencier les modèles, tous aussi élégants. 

Apple jure que son dernier né répond aux mêmes exigences en matière de durabilité, de résistance et de finition. Et l’on serait enclin à croire Tim Cook et les siens. Cela fait également un bon geste pour la planète avec une diminution de 50% de l’empreinte carbone du MacBook Air et aucun élément nouvellement miné dans le sol pour le concevoir.

Le MacBook Air s’inscrit cette fois définitivement dans la lignée des ordinateurs portables d’Apple. Il a perdu sa pomme lumineuse à l’arrière et son petit bruit au lancement. Mais il s’offre une allure bien plus premium. Oublié aussi le côté "entrée de gamme". De l’aveu même de la marque, il doit redéfinir le notebook selon Apple pour les prochaines années. De quoi s’intercaler désormais entre le Macbook, symbole d’ultra-mobilité, et le MacBook Pro, porte-étendard de l’ultra-performance. Deux produits qui font relativiser sa forte augmentation tarifaire.

A 1.349 €, il reste moins cher que le MacBook (1.499 €), doté d’une configuration moins puissante et sans Touch ID, ou que le MacBook Pro d'entrée de gamme sans Touch Bar (1.499 €). Certes celui-ci est un peu plus puissant, mais le MacBook Air partage avec lui beaucoup de choses (écran 13 pouces, 128 Go de stockage, 8 Go de RAM, 2 USB-C aussi, clavier papillon) tout en disposant, en plus, de Touch ID.

S’il peut embarquer jusqu’à 1,5 To de stockage interne, il est presque dommage que le MacBook Air ne compte que 128 Go en premier modèle. C’est devenu le stockage moyen choisi par beaucoup d’utilisateurs de smartphone. Sauvegarder son appareil revient donc à saturer l’espace à disposition… Autant opter pour un modèle 256 Go ou 512 Go, mais cela fait forcément grimper la douloureuse (+500 € pour 512 Go, +1500 € pour 1,5 To).