Test du Xiaomi Redmi Note 9 : pourquoi nous ne vous recommandons pas ce smartphone

Commercialisé à partir de 199 euros, le Redmi Note 9 se veut, sur l'entrée de gamme, le smartphone star de Xiaomi en 2020. Il s'attelle à la lourde tâche de succéder aux excellents Redmi Note 8T et Redmi Note 7. 

Il y a quelques jours, nous vous expliquions avoir adoré le Redmi Note 9 Pro de Xiaomi. Commercialisé à partir de 279 euros hors promotion, cet appareil a réussi l’exploit de surpasser des appareils vendus aux alentours des 400 euros, assurant un juste équilibre entre de bonnes performances, une autonomie remarquable et un appareil photo satisfaisant. Difficile de faire mieux sur le secteur de l’entrée de gamme. 

En parallèle de ce produit, Xiaomi propose le Redmi Note 9, un smartphone dont le prix débute sous la barre des 200 euros. Cet appareil succède au Redmi Note 8T, le smartphone d’entrée de gamme préféré de 01net.com en 2019. Mais comme vous allez le constater, quelques déceptions vous attendent au tournant… 

Redmi Note 9 : nous avons testé le modèle 3 Go / 64 Go

Le modèle que nous évaluons dans ce test est le moins cher de la gamme puisqu'il est commercialisé au tarif de 199,90 euros. Il dispose de 3 Go de RAM et de 64 Go de stockage, contre 4 Go de RAM et 128 Go de stockage pour la version la mieux équipée, commercialisée 229,90 euros. Le reste des caractéristiques étant identique, il est peu probable qu'il existe des différences majeures de performances entre ces deux produits. 

Du Note 8T au Note 9, des performances en baisse 

Le problème du Redmi Note 9 est son processeur. En effet, Xiaomi a fait le choix d’utiliser la puce Helio G85 de MediaTek plutôt qu’un Qualcomm Snapdragon, auquel il nous avait jusque-là habitués. 

Comme très souvent avec les processeurs MediaTek (à l’exception du Helio G90T qui nous avait plus convaincus), on relève d’importants problèmes d’optimisation. Accéder au centre de notifications, passer rapidement d’une application à une autre ou sortir le smartphone de veille peut prendre plus de temps que sur un autre smartphone et, de manière plus gênante encore, le son est parfois décalé lorsque vous regardez des vidéos YouTube. On observe également de nombreux ralentissements dans les applications, ce qui gâche vraiment l’expérience utilisateur. Le Redmi Note 8T avec son Snapdragon 665 se montrait bien plus fluide.

Ce n’est pas la première fois que Xiaomi commet cette erreur. Le Redmi 6 nous avait déçus à cause de son processeur MediaTek, ce qui avait contraint la marque à rapidement rectifier le tir avec un Redmi 7 au processeur Snapdragon. Ironie du sort, on attend désormais le Redmi Note 10 avec un meilleur processeur. 

Une autonomie satisfaisante mais sans exploit à la clé

Lorsque le Redmi Note 9 a été annoncé, sa batterie de 5020 mAh nous a impressionnés. Nous imaginions que le smartphone de Xiaomi battrait des records d’autonomie, ce qui n’est malheureusement pas le cas. En effet, très certainement à cause de problèmes d’optimisation (merci le processeur MediaTek, encore une fois), le Redmi Note 9 se contente d’une autonomie « correcte », juste en dessous du celle du Redmi Note 8T, pourtant doté d’une batterie de 4000 mAh. Le nouvel appareil de Xiaomi a résisté 12h51 à notre test d’autonomie polyvalente, 12h00 en streaming vidéo et 40h15 en communication où, pour le coup, il excelle (c’est normal, l’écran est éteint). Les autres résultats sont bien inférieurs à ce qu'offrent généralement des appareils aux caractéristiques et niveau de prix similaires, ce qui est décevant au vu de la capacité de la batterie du smartphone.

Côté recharge, le smartphone est également quelque peu frustrant. Xiaomi a beau le livrer avec un chargeur de 22,5W, l’appareil met 2h37 à se recharger intégralement. C’est beaucoup. En comparaison, le Redmi Note 9 Pro n'a besoin que de 1h26 avec une batterie de capacité similaire… On peut une nouvelle fois imaginer que le processeur MediaTek ne gère pas au mieux la recharge rapide. 

Un bel écran mais un manque de luminosité regrettable

Esthétiquement, le Redmi Note 9 avait pourtant tout pour plaire. Équipé d’un écran poinçonné de 6,53 pouces aux bordures très discrètes, le smartphone revêt les codes du haut de gamme malgré son tout petit prix. On ne peut lui reprocher que la forme « robotique » de son module caméra, qui manque d’élégance selon nous. 

De technologie LCD, l’écran du Redmi Note 9 présente tout de même quelques défauts. Sa luminosité maximale de 460 cd/m², bien inférieure aux 631 cd/m² du Redmi Note 8T, est beaucoup trop juste pour assurer une utilisation confortable de l’appareil en extérieur. Nous avons d’ailleurs expérimenté ce problème sur un vélo où les indications GPS étaient presque impossibles à lire… On ne comprend pas pourquoi Xiaomi a décidé d’utiliser des dalles moins performantes que l’an passé.

Le taux de contraste du mobile, de 1550:1, est pour le coup similaire à celui du Redmi Note 8T. Enfin, niveau fidélité des couleurs, c’est comme d’habitude décevant avec le réglage par défaut (Delta E de 6,7) et mieux en optant pour le preset « Standard ». On obtient alors des couleurs plus fidèles (Delta E de 2,91 selon nos mesures). Sans être excellent, c'est bien mieux. 

On salue l'équipement complet

Heureusement, le Redmi Note 9 se défend bien au niveau des caractéristiques. Port USB Type-C, prise jack, double SIM, extension Micro SD, support du NFC, port infrarouge… Le smartphone ne commet pas d'impair en matière d'équipement. Son capteur d’empreintes digitales, situé au dos, n’est pas hyper facile à atteindre (il est trop haut) mais fonctionne bien. Pour le prix de l'appareil, c’est très satisfaisant. 

Un appareil photo exaspérant de lenteur 

Côté photo, le Redmi Note 9 arbore un quadruple module caméra avec, c’est désormais la coutume chez Xiaomi, deux appareils photo dispensables. En effet, le module macro et le module profondeur de champ du smartphone sont surtout là pour rendre la fiche technique plus sexy puisqu'à l’utilisation, ils n’apportent pas grand-chose… 

Au-delà de cette critique, parlons des deux vrais appareils photo du Redmi Note 9. Le premier objectif (f/1.79) est rattaché à un capteur de 48 Mpix et le second est un ultra grand-angle rattaché à un capteur de 8 Mpix. Dans les deux cas, la qualité des photos est satisfaisante de jour mais beaucoup moins de nuit. Le vrai problème du smartphone réside surtout dans sa lenteur à prendre des photos à cause sans doute, une nouvelle fois, de son processeur MediaTek. Il faut parfois attendre plusieurs secondes pour basculer du grand angle à l'ultra grand-angle ou tout simplement pour ouvrir l'application Appareil photo. C'est pénible. 

Xiaomi nous a indiqué qu’une mise à jour future du Redmi Note 9 améliorerait la qualité des photos du smartphone. La marque nous a envoyé un appareil sous une version bêta de MIUI 12 mais nous n’avons pas vraiment remarqué de différences. Espérons que la version finale améliore vraiment tout ça.