Test du clavier Logitech G Pro X et ses switchs interchangeables

Logitech G est de retour avec un clavier mécanique tenkeyless (TKL) déjà bien connu des joueurs. Il s'agit en effet du Logitech G Pro qui revient ici avec quelques améliorations notables qui le destinent tout particulièrement aux compétiteurs en devenir et aux joueurs professionnels.

Au menu : switches GX interchangeables avec trois variantes au choix et monture au format MX, le tout dans un boitier déjà bien éprouvé ; « le pinacle de la performance gaming » selon Logitech. À nous de vérifier si cette assertion tient la route !

Logitech G Pro X : sa fiche technique

À l'approche des fêtes de fin d'année, il n'y a pas que les amateurs de chocolat qui peuvent se réjouir. Le fabricant suisse a effectivement renouvelé une grande partie de son catalogue pour joueurs, en plus de proposer de tout nouveaux produits comme le clavier ultrafin G915, ou la souris G604 Lightspeed, un modèle orienté MMO/MOBA. Sans plus tarder, découvrons ce que nous propose ce nouveau clavier !

Le Logitech G Pro X, c'est :

Type de clavier : mécanique avec au choix switchs GX Red / Blue / Brown

Format : TKL, 88 touches

Anti-ghosting : oui, sur 10 touches

Rétro-éclairage : LightSync, RGB touche par touche

Prise en charge des macros : oui

Touches multimédias : non

Poids : 980 g

Dimensions : 36.1 x 15.3 x 3.4 cm

Interface de connexion : Filaire, USB amovible

Logiciel : oui, G Hub

Prix et disponibilité : déjà disponible, à 149 € /+ 49 € par kit d'interrupteurs

Logitech G n'en est plus à son coup d'essai pour tenter de séduire les professionnels de l'eSport et pour cause, si Broken Blade de TSM ou Aceu de la team NRG prennent la pose avec ce nouveau clavier, les chances sont fortes pour que le grand public soit conquis et que le produit s'arrache comme des petits pains !

Ces itinéraires marketing ne sont bien sûr pas inédits, il s'agit simplement de trouver le meilleur chemin entre le client et la marque, excepté qu'ici les principaux canaux de communication sont Twitch et Mixer. Reste qu'à 149 € le clavier, tarif auquel il est nécessaire de rajouter deux fois 49 € pour bénéficier des kits de switchs, ses arguments ont intérêt à être costauds pour convaincre des joueurs tels que vous, lecteurs, ou nous même ici à la rédaction.

Design et ergonomie

Pour réaliser ce test, Logitech nous a fourni le Pro X équipé de GX Blue Clicky, ainsi que deux packs de 92 switchs de remplacement GX Red Linear et GX Brown Tactile. Mais avant d'entrer dans le vif du sujet, regardons d'un peu plus près à quoi ressemble ce clavier.

Si la recette de ce clavier a été peaufinée par le biais de ses interrupteurs, le design n'a quant à lui pas bougé d'un iota, ou presque. On retrouve ainsi un clavier compact au format TKL, sans pavé numérique, d'une longueur de 36 cm pour une hauteur de 3.4 cm lorsque ses pieds ne sont pas dépliés. Deux angles d'inclinaisons (4 et 8°) sont autorisés grâce à ses pieds déployables, ce qui apporte un peu plus de confort à ceux qui y sont sensibles.

Cette compacité est un véritable atout pour ce clavier et est surement à considérer en premier plan pour un modèle qui se veut compétitif, peut-être même devant son mécanisme d'actionnement dont nous savons pertinemment qu'il se veut efficace et performant. Outre le fait d'être facilement transportable, c'est surtout l'ergonomie globale qui se voit ici améliorée : l'absence du pavé numérique laisse plus d'espace pour la souris, un avantage pour les joueurs de FPS qui utilise une sensibilité basse avec leur mulot, mais qui permet aussi d'adopter une position plus naturelle du bras droit.

Utilisant leur souris du côté dépourvu de pavé numérique, les gauchers sont bien moins impactés par ce phénomène, la solution pour les droitiers serait finalement que les constructeurs se mettent à proposer des claviers avec un pavé numérique inversé, à gauche donc ; mais les claviers TKL répondent assez bien à ceux qui estiment avoir besoin d'une meilleure ergonomie.

S'il y a bien une chose qui a été modifiée sur ce design, c'est le niveau de transparence des touches chiffrées et des caractères spéciaux. Auparavant, le rétroéclairage laissait apparaitre de la même manière les chiffres et les caractères spéciaux, mais Logitech en a récemment décidé autrement, comme nous avons déjà pu le constater avec notre test du G915 Lightspeed.

Alors que l'intégralité des caractères était positionnée sur le bas des touches sur le premier clavier Pro, ils sont cette fois-ci situés sur le haut de la touche, ce qui ne nous pose aucun problème puisqu'il s'agit certainement d'une recherche d'homogénéité de la part du fabricant en raison de l'utilisation de ce nouveau boitier signé Kailh. Cette uniformisation des touches a cependant été poussée jusqu'à faire disparaitre la transparence des chiffres et des caractères spéciaux secondaires, ce qui est assez étrange sur un clavier qui ne dispose pas de pavé numérique. Certes, le rétroéclairage semble plus harmonieux, mais il est maintenant moins aisé de trouver ces caractères, à moins de les connaitre sur le bout des doigts !

Malgré cela, le Pro X conserve tout l'attrait de son prédécesseur : touches gravées au laser, châssis solide et stable grâce à un poids assez élevé pour un clavier TKL (980 g), élégant et harmonieux ; ne manquerait plus que quelques features tels qu'un port USB pass-through ou une coque en alliage aluminium similaire à celle du G513 pour bonifier ce modèle !

Un clavier de compétition aux switches interchangeables

L'amélioration principale de ce clavier est d'abord que Logitech l'a rendu disponible avec trois variantes de switchs GX, alors que son prédécesseur était équipé de Romer-G tactiles. Fabriqués par Kailh, ils ont d'abord été introduits avec les GX Blue sur le G512 ; leur distance d'activation est légèrement plus longue que celle des Romer-G, comme c'est le cas pour la course totale et la force d'actionnement.

Voici en détail à quoi vous pouvez vous attendre pour ces différents interrupteurs :

Le choix des switchs GX est d'autant plus pertinent qu'il est possible de les remplacer et donc de choisir la sensation et l'expérience qui nous correspond le plus, sur l'intégralité du clavier, ou seulement pour quelques touches. Cela joue également sur la durabilité et la personnalisation du produit ; s'il est facile de changer un interrupteur en panne, il est également assez simple de trouver des keycaps de rechange au format MX, ce qui sera parfait s'il vous prend l'envie d'avoir une touche Échap rouge, une série de touches colorées ou en PBT et ainsi de suite. Il sera par contre impossible d'y placer des amortisseurs à anneaux qui permettent de (très) légèrement réduire les nuisances sonores, la structure accueillant la touche n'est en effet pas parfaitement ronde comme celle des claviers équipés de switchs Cherry MX.

Finalement, même si l'idée des switchs interchangeables « à chaud » ne date pas d'aujourd'hui, nous sommes ravis de la voir débarquer chez un grand fabricant tel que Logitech. Ce concept semble en effet judicieux à l'heure de l'obsolescence programmée, mais également « ouvert » puisqu'ici rien ne vous empêche d'acheter des switchs de remplacement au format MX provenant d'un autre constructeur que Logitech, ils sont nombreux à en proposer : Kailh, Gateron, Outemu, Cherry, pour ne citer qu'eux.

C'est d'ailleurs une bonne nouvelle, car Logitech ne s'est pour le moment pas décidé à vendre ses interrupteurs par petits lots, voir à l'unité ! Imaginons que votre souhait soit juste de pouvoir remplacer un switch en panne : il vous faudra débourser 49 € dans un kit de 92 pièces ! Oui 92, soit 4 de plus que ce que compte le clavier, une bonne chose si jamais vous en abimez quelques-uns durant la manipulation de remplacement, néanmoins nous nous demandons pourquoi le clavier en lui-même n'est pas livré avec 4 boitiers supplémentaires. Dans d'autres cas de figure le constat est le même : si vous désirez profiter de sensations différentes sur quelques touches, avec par exemple une barre espace moins bruyante, des ZQSD au retour audible, et d'autres touches au retour perceptible sans clic, il vous faudra alors débourser deux fois 49 €, sans compter le prix du clavier.

Malgré cela nous estimons que peu de joueurs seront intéressés par une personnalisation aussi poussée de leur clavier, l'objectif étant surement ici davantage de pouvoir tester chaque type de switchs afin de choisir lequel convient le mieux, ce qui évite au final d'acheter trois claviers ... Seulement à ce tarif, vous pourrez sans problème trouver deux claviers haut de gamme avec deux types de switchs différents.

Dans la pratique

Après avoir essayé les trois variantes GX, je suis nettement plus attiré par les Browns Tactile. Les GX Blue sont en effet beaucoup trop bruyant à mon gout et pas vraiment adapté à mon usage, je les aie néanmoins conservés sur des touches avec lesquelles j'apprécie avoir un retour marqué, notamment les raccourcis.

Les GX Red Linear sont les plus silencieux des trois, mais n'évitent bien sûr pas les quelques décibels émis lorsque la touche s'enfonce et rencontre le châssis. Les GX Brown offrent quant à eux un retour tactile intéressant, confirmant l'activation de la touche. Le rebond à l'activation est bien marqué, peut-être pas autant que celui du MX Brown mais il suffit à me contenter. Si je devais opter pour une configuration finale et ne plus y toucher, je pense que je placerai les GX Brown sur les touches que j'utilise le plus en jeu, et les GX Red sur tout le reste du clavier, car ils me semblent plus appropriés pour saisir du texte, un sentiment qui reste bien entendu subjectif.

Carencé en fonctionnalités ?

Du côté des fonctionnalités, hormis les 7 raccourcis multimédia accessibles via une combinaison avec la touche Fn, c'est le logiciel G Hub qui prend le relais pour gérer l'éclairage LightSync (configurable touche par touche), éditer des macros, des actions, ou encore gérer le mode jeu activable via un bouton prévu pour à cet effet.

Les seules touches programmables sur ce Pro X sont les touches fonctions, soit de F1 à F12. Heureusement G Hub permet d'attribuer une fonction secondaire aux touches de cette ligne, portant ainsi le total de commandes programmables à 24. Cela reste assez peu selon nous, nous aurions aimé pouvoir modifier le mapping de n'importe quelle touche et non uniquement cette rangée. Face à des références compactes comme le Ducky One 2 Mini ou le Cooler Master SK621, ce Pro X nous semble timide.

On notera l'intégration d'actions pertinentes pour les gamers et les streamers avec la possibilité de directement créer des commandes pour Overwolf, OBS et Discord depuis G Hub.

Remplacer les interrupteurs : un jeu d'enfant ?

Livrée avec le clavier, mais aussi avec chaque kit, une pince assez simple permet de venir ôter les keycaps et extraire les interrupteurs.

La manipulation à l'aide de cet outil en plastique est un jeu d'enfant, il suffit de bien saisir l'interrupteur puis de tirer en bougeant légèrement l'outil de haut en bas. Il est toutefois nécessaire d'être un peu plus attentionné lorsqu'il s'agit d'insérer un interrupteur, la connexion s'effectue en effet par le biais de deux fines broches en cuivre qui peuvent se plier assez facilement par mégarde. Il convient donc de s'assurer d'avoir mis le contacteur dans le bon sens avant de l'enclencher plus fermement.

L'expérience est donc relativement simple, certains diront même amusante, mais il faut bien souligner que remplacer l'intégralité des switchs prend pas mal de temps, au bas mot 30 minutes !

Logitech G Pro X : l'avis de Clubic

Pratiquement identique à son prédécesseur, le Pro X hérite de ses qualités et ses défauts en apportant toutefois un concept que nous aimerions voir plus souvent chez les grands constructeurs.

Les switchs interchangeables à chaud poussent en effet les possibilités de personnalisation, d'autant que Logitech propose ici trois variantes de son interrupteur GX et que celui-ci se pare d'une tige de monture similaire à celle des Cherry MX. Il est toutefois fort regrettable que le fabricant suisse ne propose pas d'interrupteurs de remplacement à l'unité, ou en petits lots, mais seulement via des packs complets facturés 49 €. Nous ne pouvons qu'espérer qu'il finira par trouver une alternative pour rendre ce clavier plus accessible.

Parmi ses faiblesses on pourra évoquer un manque de fonctions puisque le remmaping des touches n'est autorisé que sur la rangée de touches F, cela pourrait être préjudiciable à ceux qui usent de macros à foison comme les amateurs de MMO. Enfin, malgré un rétroéclairage RGB configurable touche par touche très séduisant, nous aurions aimé ne pas avoir une opacité complète sur les chiffres et caractères spéciaux, de manière à les rendre visibles grâce au rétroéclairage.

Dans l'ensemble ce clavier est loin d'être mauvais, nous l'avons grandement apprécié notamment grâce à la qualité de l'ensemble, à son format TKL, et à ses très bons switchs mécaniques interchangeables. Seulement l'équation est remise en question par les ombres au tableau que nous avons déjà citées, difficile de savoir si ce clavier trouvera vraiment son public.

Ceux qui souhaitent profiter de ce clavier sans les switchs interchangeables pourront toutefois se faire plaisir : en parallèle Logitech renouvelle le Pro, il est équipé de switchs GX Blue Clicky non amovibles (soudés au PCB) et est vendu 129 €.