Test de la souris MX Master 3 de Logitech

Logitech a mis à jour l’un de ses produits les plus populaires de ces dernières années, la MX Master. Cette souris sans fil est ergonomique et elle convient autant en jeu qu’en bureautique. Avec la troisième génération, le constructeur ne change pas une recette qui marche, mais il l’améliore sur plusieurs points.

La MX Master 3 est affichée à 109 €, un petit peu plus que sa devancière qui reste au catalogue. Ce prix relativement élevé pour une souris est-il justifié ? Que vaut ce périphérique au quotidien ? On fait le point !

Une MX Master 2 légèrement améliorée

Si vous avez déjà utilisé une MX Master, vous savez déjà à quoi ressemble la MX Master 3. On retrouve le même design général, avec cette forme ergonomique pensée exclusivement pour les droitiers. Si vous êtes gaucher, vous pouvez globalement passer votre chemin. Logitech ne propose aucune version adaptée et même s’il est possible d’utiliser la souris de la main gauche, elle n’est clairement pas optimisée pour cela.

La MX Master 3 est très légèrement plus petite que le modèle précédent, mais c’est l’affaire d’un ou deux millimètres seulement et cela ne se voit pas du tout, même en posant les deux générations côte à côte. Elle est tout aussi discrètement plus légère avec 141 g sur la balance d’après Logitech, contre 145 auparavant.

Extérieurement, la plus grosse différence entre les deux se situe sur le côté gauche, là où le pouce vient naturellement se poser. Logitech a réaménagé la molette de pouces et les deux boutons, et la forme est différente, avec un arrondi moins marqué sur la MX Master 3. Mais encore une fois, c’est subtil et si vous aviez l’habitude de cette gamme, vous ne serez pas perturbé par la nouvelle génération.

Si vous découvrez ces souris, voici ce qu’il faut savoir à leur sujet. Les MX Master sont des souris sans-fil qui fonctionnent, au choix, en mode radio à condition de brancher à un ordinateur le dongle USB fourni par Logitech, ou en Bluetooth. Elles sont équipées d’un capteur laser très précis qui peut monter jusqu’à 4 000 DPI et qui fonctionne même sur le verre, à condition qu’il mesure au minimum 4 mm d’épaisseur.

Logitech a placé sept boutons en tout sur cette souris. Outre les deux clics à droite et à gauche, la molette peut être pressée et agit comme un bouton, il y a un petit bouton sur le dessus et trois autres boutons sur la tranche gauche, au niveau du pouce. Ajoutez à cela deux molettes, une entre les deux clics qui sert à défiler de haut en bas, et une sous le pouce qui peut défiler de gauche à droite.

Tous ces boutons sont associés à des contrôles par défaut qui peuvent être modifiés en fonction de vos besoins, on y reviendra dans la partie suivante. En attendant, poursuivons le tour du propriétaire en indiquant que la MX Master 3 est proposée dans deux coloris : Graphite et Mid Grey, la couleur de l’exemplaire que j’ai reçu pour ce test.

Dans les deux cas, la souris est entièrement recouverte de plastique de qualité. Logitech a utilisé une sorte de caoutchouc moins dur que le plastique de l’ancienne génération et la MX Master 3 semble plus premium. Un sentiment renforcé par l’utilisation du métal sur les deux molettes, au lieu du plastique auparavant. Dans l’ensemble, on a bien le sentiment d’avoir un appareil vendu plus de 100 € et cette souris devrait correctement résister à un usage quotidien pendant de longues années.

Concernant la batterie, Logitech n’a rien changé par rapport au modèle précédent, la MX Master 3 intègre une batterie de 500 mAh et doit avoir une autonomie de 70 jours sur une charge complète. Je n’ai pas eu le temps de vérifier cette valeur, mais j’utilise le modèle précédent au quotidien depuis le mois d’août et je n’ai jamais eu à recharger la souris jusque-là.

Quand vous aurez besoin de la recharger, vous pourrez utiliser un câble USB-C pour cela. C’est l’une des autres nouveautés de cette génération, les anciens MX Master reposaient sur l’insupportable micro-USB. L'USB-C est le bienvenu, même si vous rechargez la souris si peu souvent que ça n’est pas vraiment un problème.

Le plus gros avantage de cette connectique, c’est de permettre une recharge rapide. Si vous êtes à zéro, branchez la souris pendant une minute et vous pourrez ensuite l’utiliser pendant trois heures. Et vous pourrez même utiliser la souris et la charger, ce que toutes les souris ne peuvent pas faire…

Il reste un bouton que nous n’avons pas évoqué, sous la souris. Outre celui d’allumage, le bouton en bas permet de basculer entre trois appareils enregistrés. Touchez une fois pour passer d’un appareil à l’autre et c’est quasiment immédiat, la MX Master 3 sera déconnectée de l’un et connectée au nouvel appareil, s’il est à portée du moins. C’est très efficace et très pratique quand on a plusieurs ordinateurs.

Et même si je n’ai pas eu l’occasion de l’utiliser, une option supplémentaire permet de fluidifier l’expérience en passant d’un appareil à l’autre sans changer l’association. Logitech Flow permet même de transférer des fichiers et le presse-papiers de l’un à l’autre.

La MX Master 3 au quotidien

J’ai utilisé la MX Master 3 au quotidien dans deux cadres : sur mon Mac et sur mon iPad, puisque c’est l’une des nouveautés proposées par iPadOS 13. Étant donné que c’est l’utilisation majoritaire, je vais surtout me concentrer ici sur l’expérience avec macOS, d’autant que c’est aussi dans ce cadre qu’il y a le plus de commentaire à apporter.

Pour commencer, Logitech propose deux méthodes de connexion pour relier la souris à votre ordinateur. La MX Master 3 intègre une puce Bluetooth et vous pouvez l’utiliser ainsi, ce qui est surtout pratique pour les ordinateurs portables. Si vous avez un Mac fixe ou bien un hub relié à l’ordinateur au bureau, le constructeur fournit aussi un dongle USB qui établit la communication avec des ondes radio 2,4 GHz. J’ai privilégié cette dernière solution sur mon Hackintosh, où j’ai même pu réutiliser le dongle de la MX Master 2, caché loin du regard derrière l’un de mes écrans.

Dans les deux cas, vous pourrez utiliser la souris directement avec un Mac, un PC sous Windows ou Linux. Vous aurez alors une expérience « basique » qui peut très bien vous convenir. Sous macOS, le clic gauche et le clic droit sont reconnus comme clic principal et secondaire (selon vos réglages dans les Préférences Système), la molette fait défiler les vues verticalement et vous pouvez la cliquer pour ouvrir les liens dans un nouvel onglet dans le navigateur, tandis que la molette de pouce fait défiler les vues horizontalement. Les deux boutons latéraux sous la molette ne fonctionnent pas, en revanche celui qui tombe sous le pouce est associé au raccourci ⌘⇥ et permet ainsi de passer d’une app à l’autre.

Si ce comportement par défaut vous suffit, vous pouvez vous arrêter là et utiliser votre souris. Pour paramétrer les boutons, vous aurez besoin de l’app Logitech Options, proposée pour macOS 10.13 ou ultérieur, Windows 7 et suivants et même pour Linux, une nouveauté de la MX Master 3.

L’app permet de changer le comportement de tous les boutons auxiliaires, c’est-à-dire tous à l’exception des clics gauche et droit. Ils ont tous un rôle défini par défaut, mais vous pourrez choisir une autre fonction, y compris ouvrir une app, un fichier ou un site web. Mieux, le réglage peut se faire globalement, ou bien par application.

Logitech propose quelques réglages d’app par défaut. Dans un navigateur web, la molette de pouce peut servir non pas à défiler horizontalement, mais à passer d’un onglet à l’autre, par exemple. Dans Final Cut Pro, elle fait défiler la timeline qui est horizontale et les boutons latéraux servent à annuler ou rétablir. Encore un exemple ? Dans PowerPoint, la molette de pouce sert à zoomer et dans Photoshop, c’est la taille du pinceau qui est réglée ainsi.

Ces réglages par défaut peuvent être modifiés à votre convenance, vous pouvez créer un réglage spécifique à chaque app si vous le souhaitez, ou bien au contraire désactiver totalement le fonctionnement par application et paramétrer une seule fois la souris. Le constructeur offre là de nombreuses options et permet même d’associer ses réglages à un compte, pour les retrouver sur tous les ordinateurs.

Le bouton le plus intéressant de la MX Master 3 est certainement celui qui tombe sous le pouce, signalé par un petit trait. Vous pouvez appuyer pile sur le trait ou un petit peu plus haut. Par défaut, ce bouton remplace plusieurs gestes que l’on peut effectuer sur un trackpad ou une Magic Mouse, mais pas sur une souris traditionnelle :

un clic sur le bouton affiche Mission Control ;

un clic maintenu et un mouvement vers le haut affiche aussi Mission Control ;

un clic maintenu et un mouvement vers le bas affiche App Exposé (affichage de toutes les fenêtres de l’app en cours) ;

un clic maintenu et un mouvement vers la gauche ou la droite permet de passer d’un bureau virtuel à l’autre.

Logitech propose cinq comportements différents pour macOS dans les réglages. Vous pouvez ainsi contrôler la musique avec ces gestes (lecture/pause avec un clic, contrôle du volume en haut et en bas, titre précédent et suivant à gauche et à droite), ou bien zoomer dans un document. Vous pouvez aussi créer votre propre configuration, si vous le souhaitez.

Ce bouton de pouce et les gestes associés constituent une alternative bien pratique pour remplacer les gestes multitâche d’un trackpad ou d’une souris Apple. Ce sont aussi des gestes difficiles à prendre en main, il faut bien le dire. J’utilise exclusivement un trackpad sur tous mes Mac depuis le premier Magic Trackpad et j’ai eu du mal à m’habituer à la souris de Logitech, notamment pour Mission Control.

Passer d’un bureau à l’autre avec un glissement à quatre doigts est naturel pour moi, devoir cliquer avec le pouce et glisser vers la droite ou la gauche ne l’était pas du tout. Après quelques jours, j’ai fini par m’y habituer et les douleurs que je ressentais au poignet ont totalement disparu. Mais les premiers jours, c’est assez décourageant et j’ai failli abandonner la souris sur mon Mac. En passant, ce bouton est aussi beaucoup plus agréable à utiliser que celui de la MX Master 2, Logitech a bien amélioré ce point.

Ce bouton a beau être assez astucieux pour remplacer les gestes liés à Mission Control, il ne peut pas effacer tous les avantages d’un trackpad. J’avais l’habitude de changer rapidement le niveau de zoom dans Safari avec un double-tap (ajuste la taille de la page à la largeur de la colonne de texte) ou avec un pincement. Dans le lecteur de flux RSS Reeder ou dans le client Twitter Tweetbot, plusieurs gestes sont aussi utilisés pour recharger les données ou bien changer de vues, l’expérience avec la souris est moins plaisante.

C’est à vous de voir si c’est un handicap, mais ce n’est clairement pas un défaut de la MX Master 3. Toutes les souris traditionnelles imposent de faire ce genre de compromis et on peut noter que Logitech fait tout ce qu’il peut pour limiter le problème. Si je voulais, je pourrais paramétrer la souris pour certaines apps et changer le rôle des boutons pour remplacer ces gestes tactiles.

La plus grosse innovation sur la MX Master 3 concerne la molette principale. La roulette Smartshift de l’ancienne génération cède la place à une roulette MagSpeed Smartshift, un nom commercial qui indique un changement invisible à l'œil nu : la roulette exploite désormais des aimants pour un fonctionnement plus fluide. Là où les versions précédentes utilisaient un moteur pour changer physiquement de mode, c’est un aimant qui agit cette fois comme le montre ce démontage.

Extérieurement, la plus grosse différence est l’usage d’une seule pièce de métal usinée, à la place du métal et du plastique sur l’ancienne génération. La roulette est ainsi plus lourde que la précédente et le ressenti est plus « premium ». Mais la vraie nouveauté, c’est le passage automatisé d’un mode à l’autre.

Comme les précédentes MX Master, cette roulette tourne soit en fonction de crans, ce qui permet d’être précis, mais ce qui empêche de faire défiler rapidement une vue ; soit librement, ce qui permet d’être très rapide, mais moins précis. On peut comme toujours passer de l’un à l’autre avec le bouton placé sur le dessus. Cette troisième génération offre une troisième voie : si vous défilez lentement, vous avez des crans ; si vous allez plus vite, les crans cèdent la place à un défilement libre plus rapide.

Je vous recommande de passer par l’app Logi Options pour ajuster précisément les seuils à partir desquels le mode cranté ou celui en roue libre se déclenchent. À vous de voir en fonction de vos usages, vous pouvez passer très rapidement de l’un à l’autre, ou au contraire attendre de tourner beaucoup la roulette pour que l’opération se fasse. Vous pouvez aussi désactiver totalement ce fonctionnement automatique et en rester à un seul mode, comme avant.

J’ai trouvé en tout cas que c’était une bonne idée pour combiner les deux solutions et bénéficier d’un glissement précis ou rapide en fonction des besoins. Cette solution est astucieuse, en plus d’être plus pérenne que l’ancienne, puisqu’il y a moins de pièce mécanique mobile. Le mode cranté est aussi plus silencieux que sur la MX Master 2, mais quand Logitech parle de roulette silencieuse, c’est peut-être aller un petit peu loin. On entend toujours clairement le passage d’un mode à l’autre et un trackpad ou une Magic Mouse restent plus silencieux en comparaison.

Malgré tout, cette roulette est une excellente idée et elle pourrait peut-être suffire à justifier la transition d’une génération à l’autre si vous passiez constamment du mode roue libre au mode cranté auparavant. Petit aparté pour évoquer mon usage sur iOS : faute d’option pour ajuster la roulette précisément, je reste en mode roue libre avec mon iPad. Et dans ce cas, le ressenti n’est pas si différent entre les deux modèles, en tout cas vraiment pas assez pour justifier un nouvel achat.

Pour conclure

Logitech a cherché à monter en gamme avec sa nouvelle Master MX 3 et sur ce point, c’est indéniablement réussi. En comparant directement les deux générations, on sent bien que la souris est plus haut de gamme qu’avant, avec des matériaux de meilleure qualité et notamment une roulette central tout en métal très réussie.

Pour autant, l’expérience n’est pas si différente que cela. La forme est largement inchangée et l’ergonomie est toujours irréprochable. Les fonctions sont aussi identiques d’une génération à l’autre, si bien qu’il est bien difficile de recommander le changement, sauf dans deux cas. Si vous utilisez souvent le bouton sous le pouce ou si vous changez de mode constamment pour la roulette, les innovations apportées par Logitech peuvent justifier un nouvel achat.

Si vous êtes sur le marché pour une souris, la MX Master 3 est sans conteste un excellent choix. Que vous utilisiez un Mac, un PC sous Windows ou Linux, ou même un iPad, elle remplit parfaitement son office et elle est agréable au quotidien. Mais cette souris est aussi vendue autour de 109 €, alors que l’on trouve le modèle précédent autour de 66 €, un prix nettement plus raisonnable.

Quel que soit le modèle que vous choisissez, Logitech propose toujours l’une des meilleures souris sans fil du marché : vous ne pourrez pas vous tromper !