Les meilleurs écrans ultra-larges incurvés pour PC

Comparatif « Wirecutter ». Un moniteur ultra-large est un objet plaisir, mais aussi un outil de productivité qui permet d’afficher trois documents côte à côte sans les interrompre avec une ligne de démarcation comme sur double écran. Ce type d’écran offre une meilleure immersion dans les jeux, et affiche optimalement les films au format CinemaScope. Nous avons comparé les meilleurs modèles d’Acer, Asus, Dell, Samsung, LG et BenQ, à la recherche de la meilleure colorimétrie et de l’ergonomie idéale. Voici nos choix.

Ce test a été réalisé aux États-Unis et a été initialement publié en anglais sur le site Wirecutter. Vous pouvez le lire ici en version originale.

Après dix heures de recherches et vingt-cinq aL’Acer XR342CKPbmiiqphuzxutres passées à tester cinq écrans, notre conclusion est que l’Acer XR342CKPbmiiqphuzx (oui, c’est bien son nom !) est le meilleur moniteur ultra-large. Sa dalle de 34 pouces (86 cm) affichant 3 440 × 1 440 pixels est celle qui affiche les couleurs les plus précises parmi les écrans ultra-larges. Ses proportions étirées en font un excellent substitut pour une installation bi écran, à condition que vous soyez prêt à payer près de 1 000 euros.

L’espace affichable de l’Acer XR342CKP est à peine inférieur à celui que vous auriez avec deux moniteurs 24 pouces 1080p. C’est un écran imposant, qu’on peut rehausser, orienter et incliner grâce à son pied réglable. Il offre un vaste choix de connexions grâce à ses deux ports HDMI et son DisplayPort, et le hub USB à quatre ports permet de limiter le nombre de câbles encombrants. Le XR342CKP est le seul écran ultra-large de cette gamme de prix à proposer une sortie 60 W sur USB-C, permettant de connecter et d’alimenter un MacBook Pro ou un PC portable récent avec un seul câble. Il propose également quelques caractéristiques bienvenues, comme le taux de rafraîchissement à 100 Hz supérieur à ce que proposent beaucoup d’autres écran, ou l’AMD Freesync (qui, selon nos tests, fonctionne aussi avec les cartes graphiques Nvidia) : c’est donc un excellent choix pour le gaming. En revanche, le mode incrustation (Picture in Picture) ne fonctionne pas comme nous le voudrions, ce qui en fait un mauvais choix pour le partager entre deux ordinateurs. Ce modèle dispose d’un mode HDR, mais nous recommandons de ne pas l’activer : il nuit à l’apparence de tout ce qui peut être affiché.

Si l’Acer n’est pas disponible ou si vous avez l’intention de brancher deux ordinateurs au même écran, optez pour le Dell U3419W. Sa colorimétrie est aussi bonne que celle de l’Acer et il propose une connectique similaire. Outre le port USB-C qui peut fournir 90 W à un ordinateur portable, le U3419W dispose de deux ports USB ascendants, ce qui permet de brancher deux ordinateurs au commutateur écran-clavier-souris (KVM) intégré (le port USB-C fonctionne également en ascendant). Le mode écran séparé du Dell est bien meilleur que celui du modèle Acer : il est donc plus adapté si l’on compte remplacer une installation à deux ordinateurs et deux écrans. La garantie Dell dure trois ans est elle est plus protectrice que celle d’Acer : elle opère au moindre pixel défectueux, éteint ou brûlé.

Pourquoi nous faire confiance ?

Cela fait bientôt dix ans que je teste du matériel informatique et écris des articles sur ce sujet. Durant cette période, j’ai travaillé avec des écrans 4K et des installations bi écran. Pendant deux mois, je me suis mis sur un écran ultra-large afin d’évaluer les éventuels gains de productivité que peut offrir un tel moniteur.

Nos guides d’achat portant sur les écrans bénéficient des conseils experts de Chris Heinonen, rédacteur senior à Wirecutter, ancien gourou des moniteurs pour Anandtech, l’homme auprès de qui nombre d’autres testeurs de matériel d’affichage cherchent conseil. Il nous a aidés à déterminer le meilleur équipement et le logiciel idéal à utiliser pour nos tests, et il a conçu le processus d’évaluation.

À qui s’adressent les moniteurs ultra-larges ?

Les moniteurs ultra-larges sont utiles pour les utilisateurs multitâches, qui aiment avoir de nombreuses fenêtres d’applications ouvertes côte à côte, ainsi que pour quiconque cherche à remplacer une installation bi écran par un seul afficheur, ou encore pour tous ceux qui aiment pouvoir lire un maximum d’informations d’un coup.

Ceci étant, un bon écran ultra-large coûte plus du double de deux modèles ordinaires. De plus, tous les ultra-larges ont des soucis de couleur et de rétroéclairage, mineurs mais notables. Et leur forme incurvée peut poser des problèmes à certains types de travaux professionnels.

Un moniteur ordinaire a des proportions de 16:9, soit 1,77 : 1, et il compte 16 pixels horizontaux pour 9 pixels verticaux. Un ultra-large tourne autour de 2,39 : 1 (souvent arrondi à 21:9) : il est beaucoup plus étiré qu’un modèle classique et offre plus d’espace horizontal pour travailler. Il permet par exemple d’afficher trois fenêtres de navigation web côte à côte, ou de voir plus de colonnes d’un tableur volumineux. Si vous éditez des vidéos (ou un autre travail impliquant une ligne temporelle), vous verrez une timeline plus longue. Nous nous sommes aperçus qu’un écran ultra-large était parfait pour le type de travail que nous faisions : lors de nos recherches, nous avons souvent des douzaines d’onglets ouverts sur plusieurs fenêtres de navigateur.

Cependant, l’expérience n’est pas toujours parfaite. Les modes plein écran de certaines applications, comme Microsoft Word et Google Docs, sont des aberrations qui affichent de larges espaces blancs sur les côtés. Les vidéos sur des sites comme Youtube ne sont pas toujours correctement mises à l’échelle non plus : elles sont parfois entourées de bandes noires en haut, en bas et sur les côtés.

Si vous avez actuellement une installation bi écran, un moniteur ultra-large n’est pas fondamentalement meilleur. La plupart des gens apprécient la séparation offerte par deux affichages. Un ultra-large ne forme qu’un grand ensemble et, bien que la plupart d’entre eux proposent un mode simulant deux moniteurs, l’effet n’est pas le même que d’avoir deux écrans à part entière : par exemple, impossible d’en éteindre un pour vous concentrer sur une seule tâche. Le mode séparé demande aussi généralement quelques manipulations pour convaincre l’ordinateur de travailler avec une définition inhabituelle.

Un moniteur ultra-large peut procurer une expérience de gaming plus immersive, à condition que le jeu le supporte. Les moniteurs « gamer » ultra-larges avec un rafraîchissement à 144 Hz ou plus sont une catégorie à part ; mais des ultra-larges ordinaires peuvent être utilisés pour jouer, surtout s’ils sont compatibles avec FreeSync, la technologie de synchronisation adaptative d’AMD, afin d’éviter les déchirements de l’image. Nvidia propose une fonction similaire, G-Sync, mais elle requiert un équipement matériel spécifique qui est généralement l’apanage de moniteurs haut de gamme dédiés au gaming. FreeSync fonctionne avec les cartes graphiques AMD ou Nvidia, tandis que G-Sync est réservé à ces dernières.

Si l’espace d’affichage est le seul critère qui vous importe, un écran ultra-large n’offre pas le meilleur rapport qualité prix. Deux moniteurs 24 pouces offriront une plus grande définition horizontale (3 840 × 1 200 px) et coûteront moins cher qu’un unique ultra-large. Mais deux écrans prennent physiquement plus de place et demandent plus de câbles ; de plus, leurs bordures les empêchent d’obtenir l’affichage continu d’un moniteur ultra-large.

La plupart des écrans ultra-larges sont incurvés, ce qui permet de voir l’ensemble sans tourner la tête. Cela peut compliquer la réalisation de certaines tâches de précision pour lesquelles les lignes droites sont importantes, comme le dessin, le développement de photos, ou d’autres travaux de conception. Nous avons demandé à l’un de nos photographes d’en utiliser un pendant toute une journée ; bien qu’il ait apprécié l’espace supplémentaire, il a trouvé les courbes trop gênantes lors de l’édition d’images. Pour ce type d’activité, un moniteur 4K est probablement plus indiqué.

Les moniteurs ultra-larges utilisent généralement des dalles IPS aux angles de vision excellents. Cependant, avec la courbure de l’écran, il est possible que vous voyiez de petites zones de variations de couleur si vous ne centrez pas parfaitement la tête (comme nous l’avons fait pour tester la colorimétrie). Par exemple, sur tous les écrans testés, les noirs et blancs purs apparaissaient comme des gris délavés dans les angles. L’effet ne nous a jamais dérangés durant le travail, pas plus qu’en jouant, mais cette fuite de lumière du rétroéclairage peut être remarquée sur les scènes sombres dans une ambiance tamisée. Nous avons également constaté que les notifications de macOS, qui apparaissent dans l’angle supérieur droit, semblaient souvent délavées et difficiles à lire si nous n’étions pas correctement assis. Lorsque vous recevez votre exemplaire, nous vous suggérons de visionner cette vidéo sur Youtube en plein écran afin de voir si les fuites lumineuses vous dérangent.

Vérifiez les dimensions de votre bureau avant d’acheter un moniteur ultra-large. Ils sont imposants : un modèle 34 pouces, par exemple, occupe 82 cm en largeur et jusqu’à 25 cm en profondeur.

Comment nous avons sélectionné

Les qualités attendues d’un excellent moniteur ultra-large ne diffèrent guère de celles que doit avoir un modèle traditionnel.

• Définition : à moins que vous utilisiez votre écran exclusivement pour jouer ou regarder des films, un modèle ultra-large doit avoir une définition de 3 440 × 1 440 pixels au minimum. Sur tous les modèles en 2 560 × 1 080 px que nous avons testés, le texte était pixélisé et difficile à lire. En outre, la définition plus faible va à l’encontre de l’espace d’affichage supplémentaire, qui est le premier avantage des moniteurs ultra-larges. Les modèles d’écrans larges 4K et 5K ne sont pas encore accessibles au plus grand nombre.

• Taille : la plupart de ces écrans ont une diagonale de 34 ou 35 pouces (86 à 89 cm). De plus petits existent, mais, en dessous de 34 pouces, les avantages par rapport à un écran normal ne sont pas suffisants pour justifier le surcoût selon nous. Si vous désirez un modèle plus compact, vous serez sans doute plus satisfaits par la définition et la qualité d’affichage d’un moniteur 4K 27 pouces ou d’un 24 pouces ordinaire, que par un 29 pouces ultra-large à la définition plus faible. À l’autre bout de l’échelle, nous avons vu des modèles de 38 pouces (97 cm), mais ils envahissent un large volume du bureau et ils sont beaucoup plus chers.

• Dalle : les dalles ultra-larges existent en deux variétés : IPS (in-plane switching) et VA (vertical alignement). Dans l’ensemble, l’IPS est un meilleur choix : il offre une reproduction des couleurs précise et d’excellents angles de vision. Les VA ont un contraste supérieur mais souffrent de variations de couleur notables quand on les regarde de biais, ce qui est un problème sur un écran incurvé. À de rares exceptions près, les moniteurs 34 pouces ultra-larges sont courbés de manière à ce que les bords soient tournés vers vous. Cette courbure est mesurée par son rayon : logiquement, plus le rayon est court, plus l’écran est incurvé. Par exemple, un moniteur 4000R est à peine concave, tandis qu’un 1800R l’est beaucoup plus. La plupart des ultra-larges actuels ont un rayon de 1 800 ou 1 900 mm.

• Colorimétrie : les moniteurs calibrés en usine par leurs fabricants offrent des couleurs plus fidèles que les autres. Or, la plupart des gens ne calibrent pas leurs écrans : la précision d’origine est donc essentielle. Pour une qualité d’image optimale, une dalle doit couvrir au moins le gamut sRGB. Plus la couverture est élevée, plus l’écran peut reproduire une large palette de couleurs. Aucun des ultra-larges testés n’offrait une excellente précision colorimétrique : si celle-ci est essentielle pour votre activité, nous vous conseillons d’éviter ce type d’écran pour l’instant.

• Rapport qualité prix : un moniteur ultra-large de 3 440 × 1 440 pixels coûte typiquement 800 à 1 000 euros. En deçà de ce prix, vous aurez généralement un modèle à la définition inférieure ou à la taille plus réduite. Au-dessus, vous payez pour des fonctions supplémentaires dont vous n’avez peut-être pas besoin : taille supérieure, G-Sync ou rafraîchissement au-delà de 75 Hz.

• Design et réglages : la plupart des écrans ultra-larges pèsent plus de 10 kg. Il faut donc un pied robuste et stable, avec un système de maintien des câbles, et des bordures assez fines autour de la dalle. Le pied doit être réglable en hauteur afin d’ajuster l’ergonomie du moniteur ; les bons modèles supportent aussi une inclinaison verticale et une orientation latérale. Une compatibilité VESA est utile, pour pouvoir monter l’écran sur un bras ou une fixation murale. Et l’allure générale du moniteur ne doit pas trop attirer l’attention.

• Connectique : au minimum, il faut un port HDMI 2.0 et un DisplayPort 1.2 ou plus récent. Si vous avez un MacBook Pro récent ou un autre ordinateur doté de ports USB-C, il est bon d’avoir un tel port aussi sur l’écran : celui-ci permet l’alimentation et la transmission de la vidéo et des données par un seul câble.

• Hub USB : si vous voulez limiter le nombre de câbles qui traînent sur votre bureau, un hub USB intégré à l’écran peut vous aider à organiser votre espace de travail. Ainsi, vous pouvez brancher votre clavier, votre souris, un disque dur externe ou d’autres périphériques sur l’écran, puis relier celui-ci à l’ordinateur par un seul câble USB. Certains écrans intègrent un commutateur clavier-vidéo-souris (KVM), qui permet de brancher deux ordinateurs, et de faire basculer l’ensemble des périphériques USB de l’un à l’autre selon l’entrée utilisée.

• Menus : les menus de l’écran doivent permettre de configurer facilement la luminosité, le contraste et d’autres réglages. Il devrait également être simple d’utiliser les fonctions supplémentaires du moniteur, comme le commutateur KVM ou la synchronisation adaptative. Les commandes doivent être accessibles.

• Division de l’écran : les moniteurs ultra-larges disposent d’un mode écran divisé, qui leur permet de simuler les deux écrans qu’ils sont censés remplacer. Ce mode n’est utile que si vous branchez deux ordinateurs ; du fait des définitions non-standard, nous avons obtenu des résultats mitigés en cherchant à utiliser cette fonction sur les moniteurs testés.

• Garantie et service client : une garantie qui vous protège des pixels défectueux est un critère important. Une garantie de trois ans doit être considérée comme standard, bien que certains fabricants se contentent de moins. Un service client réactif est important si vous rencontrez des problèmes.

Nous avons fouillé sur les sites des fabricants d’écrans d’ordinateur, tels qu’Acer, Asus, BenQ, Dell, HP et LG, pour établir une liste de 50 moniteurs à étudier. Nous avons ensuite éliminé les modèles qui ne correspondaient pas à nos critères, et laissé la plupart des modèles de gaming, plus coûteux, pour un article futur. Notre liste comportait alors cinq modèles à tester en 2018 : trois en 3 440 × 1 440 pixels (l’Acer XR342CK, le Dell U3417W et le LG 34UC88-B) et deux en 2 560 × 1 080 pixels (le LG 25UM58-P et le LG 34WK650-W). Début 2019, nous avons également testé deux nouveaux modèles : la mise à jour Acer XR342CKP et le Dell U3419W.

Comment nous avons testé

La plupart des utilisateurs ne modifient pas les réglages de leur moniteur, et calibrent moins encore leur affichage. Aussi, les performances par défaut sont essentielles. Nous avons travaillé avec Chris Heinonen, rédacteur senior pour Wirecutter, afin de tester la fidélité des couleurs de chaque écran à l’aide de deux équipements de mesure : le spectrophotomètre i1Publish Pro 2 et le colorimètre i1Display Pro (dont la mesure des niveaux de noir est meilleure que celle de l’i1Publish Pro 2). Nous avons utilisé des tests personnalisés dans la suite logicielle de calibration CalMAN 2017.

Ces tests produisent des valeurs chiffrées, les DeltaE 2000, pour chaque écran, afin de montrer l’écart entre la couleur affichée et ce qu’elle devrait être. Une valeur faible est meilleure : un DeltaE inférieur à 1 est presque parfait et, jusqu’à 2, vous pouvez avoir confiance pour un travail d’impression professionnelle. Des valeurs supérieures à 3 signifient que vous verrez probablement la différence à l’œil nu.

Le gamut, c’est-à-dire la plage de couleurs qu’un moniteur peut afficher, est également important : des couleurs fidèles ne valent rien si votre écran ne montre qu’une partie des teintes qu’il devrait afficher. Nous avons donc utilisé les tests de CalMAN pour déterminer quelle proportion de l’espace colorimétrique sRGB(standard le plus courant) chaque écran peut reproduire. Le score idéal est de 100 %. Nous n’avons pas poussé au-delà parce qu’en testant un espace plus large, un résultat supérieur à 100 % pourrait faire croire à une couverture parfaite de sRGB sans que ce soit le cas : il suffirait qu’un moniteur affiche des teintes hors de l’espace sRGB sans gérer toutes celles qui sont à l’intérieur.

Pour chaque série de tests, nous avons réglé la luminosité de l’écran sur 140 cd/m², une valeur correcte pour une utilisation courante, et nous avons configuré le contraste à la valeur la plus élevée qui permettait de ne pas perdre de détail dans les blancs. Nous avons laissé tous les autres réglages sur leurs valeurs par défaut. Si nous avons testé la qualité d’image, nous avons également utilisé chacun de nos finalistes pendant quelques jours afin de nous habituer à leurs caractéristiques.

Notre écran ultra-large favori : l’Acer XR342CKPbmiiqphuzx

Avec sa dalle IPS de 34 pouces et 3 440 × 1 440 pixels, ainsi que ses couleurs fidèles, l’Acer XR342CKPbmiiqphuzx est le meilleur moniteur ultra-large. Il coûte souvent moins de 1 000 €, son pied permet de régler hauteur, orientation et inclinaison, et il offre de nombreux ports dont un USB-C. Vous devrez cependant accepter les limites de la garantie Acer (qui ne comporte qu’une couverture restreinte des problèmes courants tels que les pixels morts) ainsi qu’un menu mal conçu, dans lequel on presse aisément le mauvais bouton.

La dalle de l’Acer XR342CKP est « overclockée » à 100 Hz, une fréquence supérieure aux 60 Hz du Dell U3419W. Ceci n’est guère important pour une utilisation bureautique, mais la différence peut être sensible dans les jeux vidéo. Contrairement au Dell, l’Acer supporte FreeSync, ce qui en fait un excellent choix pour le gaming. Nous l’avons testé avec une carte graphique AMD et une Nvidia, et FreeSync a fonctionné sans problème dans les deux cas. La compensation des baisses de « framerate » (cadence de rafraîchissement de l’image) s’est activée comme attendu pour des jeux graphiquement exigeants, tels que Shadow of the Tomb Raider, et la synchronisation adaptative a parfaitement fonctionné lors de parties d’Overwatch par exemple, qui a un framerate plus élevé. Ce modèle est donc l’un des meilleurs choix abordables pour le gaming, en plus du travail ordinaire. Le XR341CKP dispose également d’un mode compatible HDR, mais il n’a pas vraiment donné meilleure allure à ce contenu lors de nos tests, et il a généralement dégradé la qualité d’image.

De tous les modèles testés, le XR342CKP est le deuxième plus proche de l’objectif que nous avions fixé à 1000:1, avec un contraste de 851 : 1. Le U3419W atteint 947 : 1, mais nous n’avons pas noté de différence entre les deux en les installant côte à côte. Un faible contraste se remarque surtout en observant les scènes sombres dans les films, domaine dans lequel l’Acer comme le Dell se sont avérés excellents (sauf dans les angles, où tous les écrans ultra-larges souffrent de fuites de lumière plus importantes que les modèles classiques).

Pour tester la qualité des couleurs, nous avons analysé les valeurs DeltaE 2000, qui indiquent l’écart entre la teinte affichée et celle attendue. Une valeur inférieure à 1 est presque parfaite ; entre 1 et 2, vous pouvez préparer des impressions professionnelles ; au-delà de 3, vous commencez à voir la différence entre l’écran et une photo de référence.

Le XR342CKP a un gamma de 3,4979, une valeur plus élevée que nous ne le souhaiterions : il peut donner l’impression que certaines ombres sont franchement trop noires. Le Dell U3419W s’en est mieux sorti, avec une valeur de 2,3464, mais la différence ne sera pas importante pour la plupart des utilisateurs. Quant au LG 34UC88-B, il s’est avéré nettement plus sombre, avec des couleurs moins saturées.

Pour ce qui est des erreurs de couleurs sur une échelle de gris, le DeltaE 2000 moyen du XR342CKP est de 1,3237, ce qui est remarquable. Cette valeur, la meilleure de tous les modèles testés, signifie que ses gris sont neutres, sans dominante bleue, verte ni rouge. Les couleurs ne paraissent pas délavées et il n’y a pas de différence excessive entre les tons les plus clairs. Le DeltaE 2000 du Dell était plus élevé, à 2,6654, mais tout ce qui est inférieur à 3 convient tout à fait aux utilisations courantes.

Sur le test ColorChecker, qui vérifie les valeurs de plus de cent couleurs, le XR342CKP a obtenu un DeltaE 2000 moyen de 1,8035, très proche du 1,7552 du Dell. Remarquons tout de même quelques pics rouges et orange, ce qui signifie que les images comportant beaucoup de ces teintes peuvent être moins fidèles que les autres, mais nous n’avons pas noté de déviation gênante à l’utilisation. Il couvre 99,19 % de l’espace colorimétrique sRGB, une valeur similaire à celle du Dell.

L’Acer XR342CKP coûte généralement moins de 1 000 euros, un tarif comparable à celui du Dell U3419W, mais supérieur de plus de 200 euros à celui du LG 34UC88-B. La meilleure colorimétrie, la souplesse de positionnement et la connectique plus large de l’Acer en font un meilleur choix que le LG, et la colorimétrie et le port USB-C le rendent préférable au Dell pour la plupart des gens.

Le support de l'Acer offre une latitude d'ajustement suffisante pour que vous n'ayez pas de difficulté à trouver une position ergonomique agréable. CRÉDIT : WIRECUTTER / ROZETTE RAGO

On peut régler la position de l’Acer XR342CKP en hauteur sur 12 centimètres, l’incliner vers le bas ou vers le haut et l’orienter à gauche ou à droite. Le Dell U3419W propose les mêmes ajustements, mais avec un centimètre de moins de latitude en hauteur. Le pied à trois branches de l’Acer, plutôt futuriste, augmente la profondeur de l’ensemble : vous aurez besoin d’un grand bureau pour l’installer confortablement. Le support du Dell est bien plus compact, ce qui permet de le placer plus près du fond du bureau. Tous deux ont un espace pour glisser les câbles dans le pied et Acer inclut un capot pour couvrir les ports à l’arrière, si vous ne supportez pas l’idée que l’on puisse les apercevoir. Le XR342CKP est compatible VESA, ce qui permet de l’installer sur une monture ou un bras orientable dédié ; Acer fournit également un support mural si vous ne voulez pas utiliser le pied. Derrière l’écran, vous pouvez installer un crochet optionnel afin de déposer votre casque audio lorsque vous ne l’utilisez pas.

La plupart des ports utiles figurent au dos du XR342CKP, orientés vers le bas, dont deux HDMI 2.0, un DisplayPort 1.2A et une sortie DisplayPort si vous souhaitez relier un second écran. Quatre ports USB orientés vers l’arrière permettent de brancher divers périphériques, tels que clavier, souris ou stockage. Le port USB-C autorise la connexion d’un portable (tel qu’un MacBook Pro ou un Dell XPS 13), ce câble unique connectant en même temps l’affichage et le hub USB, tout en fournissant une alimentation de 60 W afin de recharger l’ordinateur. Le moniteur ne dispose pas de port ascendant USB-A : si votre ordinateur n’a pas de port USB-C, vous aurez besoin d’un adaptateur USB-C vers USB-A. Un câble HDMI, un câble DisplayPort et un câble USB-C sont fournis avec l’écran.

Le XR342CKP comporte quelques caractéristiques farfelues que la plupart des utilisateurs souhaiteront désactiver, comme la lumière d’ambiance qui change de couleur sous l’écran. Vous pouvez modifier la teinte, mais l’effet de nouveauté ne dure pas. Il comporte aussi une paire de haut-parleurs intégrés, mais nous les avons trouvés trop lourds dans les basses et trop faibles dans les aigus. Peu adaptés à la musique, aux films ou à la télévision, ils peuvent suffire pour les notifications du système et une vidéo Youtube de temps à autre.

Des défauts non rédhibitoires

Comme sur tous les concurrents testés, nous avons constaté d’importantes fuites lumineuses du rétroéclairage de l’Acer XR342CKP, en particulier dans les angles.

Contrairement à Dell et à d’autres fabricants d’écrans, Acer n’inclut pas une garantie contre tout pixel défectueux (toujours allumé ou toujours éteint) : vérifiez donc l’absence de pixel mort dès que vous recevez votre moniteur et retournez-le au vendeur au besoin. Par ailleurs, l’assistance Acer par téléphone et par chat est possible, mais Dell dispose d’une documentation et de forums plus détaillés.

Le menu du XR342CKP permet d’accéder rapidement à la luminosité, aux couleurs et à d’autres réglages. Vous pouvez ajuster les teintes, la saturation et la température des couleurs, mais nous avons trouvé ces réglages suffisamment précis avec les valeurs par défaut. Les commandes, placées derrière le moniteur, comportent trois boutons et un joystick. Celui-ci s’est montré réactif et nous a permis de passer facilement d’un menu à l’autre, mais les boutons n’étaient pas parfaitement alignés avec le menu : bien souvent, nous avons éteint le moniteur en cherchant à sélectionner la première option affichée à l’écran.

Le mode « picture in picture » du XR342CKP fonctionne exactement comme sur un téléviseur : une entrée fournit l’image principale tandis qu’une autre est affichée dans l’angle. Notre essai du mode écran séparé n’a pas été aussi heureux : en branchant deux ordinateurs au moniteur, l’affichage côte à côte s’est révélé ignoble et inutilisable. À la première activation, il a conservé les proportions d’origine, nous forçant à plisser les yeux sur deux minuscules écrans. En modifiant le réglage pour lire les entrées en plein écran, il a étiré les images, écrasant l’ensemble en un bazar illisible. Sous Mac comme sous Windows, il nous a été impossible de forcer la définition à 1 720 × 1 440 pixels (une demi-largeur mais une hauteur complète), nécessaire pour que ce mode fonctionne. Notez que si nous avons réussi à utiliser correctement ce mode avec les moniteurs ultra-larges de Dell et LG, cela nous a demandé un peu de bricolage : aucun de ces modèles n’offre une expérience simple.

Notre second choix : le Dell U3419W

Si l’Acer XR342CKP n’est plus disponible, si vous voulez brancher deux ordinateurs et les afficher côte à côte, ou si vous souhaitez avoir un commutateur KVM (clavier-écran-souris) pour utiliser les mêmes périphériques sur deux ordinateurs, le Dell U3419W est un bon choix. Sa définition, sa taille et sa courbure (1900R) sont identiques à celles de l’Acer, mais il est généralement un peu plus cher. Il offre autant de réglages et intègre moult ports, dont un USB-C capable de fournir 90 W à un ordinateur portable. Et la garantie de Dell est plus complète que celle d’Acer.

Comme celle de l’Acer, la dalle du Dell offre d’excellents angles de vision, mais sa cadence de rafraîchissement est plus faible, à 60 Hz. C’est le standard de la plupart des écrans mais, si vous comptez jouer, les 40 Hz de plus de l’Acer sont un avantage notable. Le U3419W ne dispose pas non plus de FreeSync : là encore, le XR342CKP est un meilleur choix pour jouer. Nous avons noté le même souci de fuites lumineuses sur les deux modèles, comme sur la plupart des moniteurs ultra-larges testés à ce jour.

Le contraste du Dell atteint 947 : 1, légèrement meilleur que celui de son adversaire. La valeur de gamma, à 2,3453, est bien meilleure que les 3,4979 de l’Acer, mais la colorimétrie de l’échelle de gris a donné un DeltaE moyen de 2,6654, moins bon que le 1,3237 de notre favori. Cela reste un résultat plutôt fidèle : la plupart des gens ne verront pas de différence entre les deux.

Le Dell est sorti du test ColorChecker avec les honneurs. Son DeltaE moyen est à 1,7552, légèrement meilleur que l’Acer donc, et l’écran peut afficher fidèlement les tons chair, les ciels et d’autres teintes fréquentes dans la nature. Comme l’Acer, ce modèle couvre plus de 99 % du gamut sRGB. Et comme les autres ultra-larges testés, le Dell souffre de fuites lumineuses, principalement visibles dans les angles.

Le U3419W est généralement un peu plus cher que le XR342CKP, mais il reste dans la gamme de prix attendue pour un moniteur ultra-large de cette taille et de cette définition. Les ajustements sont eux aussi similaires : la position du Dell peut être réglée en hauteur sur 11 cm (un de moins que l’Acer), inclinée vers le bas ou le haut, et orientée à gauche ou à droite. Comme sur l’Acer, un système VESA est prévu afin de le fixer sur une monture murale (qui n’est pas fournie, contrairement à l’Acer) ou un bras de support. Le Dell est solide et son pied est compact, occupant moins de profondeur que celui de l’Acer. Un trou au centre du pied permet de faire passer les câbles et, dans l’ensemble, ce support offre un design discret, en particulier comparé à l’allure agressive des trois dents du pied Acer. Le plastique simple, gris et noir, du Dell paraît plus passe-partout et professionnel que celui de l’Acer.

Sur le plan de la connectique, le U3419W propose un USB type C, un DisplayPort 1.2 et deux HDMI 2.0. Vous trouverez également à l’arrière une sortie son, deux ports USB 3.0 (plus deux autres sur la tranche), et deux USB 3.0 ascendants qui permettent d’utiliser l’écran comme commutateur KVM, afin de partager les périphériques tels que clavier et souris entre deux ordinateurs. L’Acer n’offre pas cette possibilité. Dell fournit les câbles HDMI, USB type C et un USB 3.0 pour connecter le moniteur à un ordinateur.

Les menus du Dell sont bien meilleurs que ceux de l’Acer, et plus faciles à utiliser. Les boutons sont placés en bas à droite et, contrairement à ceux de l’Acer, ils sont alignés avec les options affichées : vous n’allez pas sélectionner accidentellement le mauvais élément. La navigation est simple à comprendre et à utiliser et les réglages de teinte, de saturation, de luminosité et de contraste sont directement accessibles.

L’incrustation « picture in picture » fonctionne comme sur l’Acer, mais le mode écran séparé est bien meilleur sur le Dell. En utilisant l’option Plein écran dans le menu et en passant manuellement la définition à 1 720 × 1 440 px dans les pilotes graphiques, nous avons pu afficher côte à côte deux ordinateurs sous Windows, ou un sous Windows et un sous macOS, occupant chacun la moitié de l’écran.

Le moniteur inclut deux haut-parleurs mais, comme sur l’Acer, leur rendu sonore faiblard ne convient pas à la musique, aux films ou aux jeux.

Dell offre une garantie de trois ans et sa politique de remplacement de la dalle en cas de problème durant cette période est bien meilleure celle d’Acer : vous êtes couvert même si un seul pixel ne fonctionne plus.

Ceux que nous attendons

Le LG 34WK95U-W est le premier ultra-large 5K, avec une définition de 5 120 × 2 160 pixels. Mais son tarif de lancement est tout aussi élevé : 1 599 euros. Nous prévoyons de le tester, mais sa définition extrême n’est pas supportée par tous les ordinateurs.

Le Samsung C34J791, un ultra-large 1440p de 34 pouces, a été annoncé au salon CES 2018 et est désormais disponible. Avec un port Thunderbolt 3, un rafraîchissement à 100 Hz, l’AMD FreeSync et une dalle VA, il pourrait être mieux adapté aux jeux et au multimédia qu’à la bureautique, mais nous pensons le tester pour la prochaine mise à jour du guide.

La concurrence

Les moniteurs ultra-larges de 34 pouces en 3 440 × 1 440 pixels ne sont pas légion. Et nombre de modèles sont conçus spécialement pour le jeu, avec des fonctions supplémentaires qui augmentent leur prix sans être importantes pour le plus grand nombre.

Notre précédent premier choix, l’Acer XR342CKbmijqphuzx (sans P !), paraît identique à l’actuel Acer XR342CKP que nous recommandons, mais sa dalle est différente : son taux de rafraîchissement est de 75 Hz. C’est toujours un excellent modèle : si vous le trouvez en vente à un tarif plus attractif, cela vaut le coup d’en profiter.

Notre ancien dauphin, le Dell U3417W, reste lui aussi excellent, mais Dell indique qu’il sera bientôt indisponible. Il lui manque le port USB-C du U3419W et il souffre d’une dominante bleutée, mais à par cela, il en est très proche.

Le LG 34UC88-B est un écran ultra-large de 34 pouces abordable, mais de tous les modèles testés, c’est celui qui propose la colorimétrie la plus approximative et la connectique la plus limitée. Son gamma est trop élevé : les ombres sont trop sombres et les hautes lumières paraissent délavées.

Le Dell U3415W est l’ancêtre des U3417W et U3419W. Ses résultats aux tests de PC Mag, Engadget et Tom’s Hardware sont plutôt bons, mais on ne sait pas combien de temps encore il restera disponible et nous n’avons pas pu en tester un en parallèle du U3419W.

Le LG 25UM58-P était trop petit (et à 2 560 × 1 080 pixels, il manquait de précision) pour être vraiment utile, quelle que soit l’activité envisagée. Les avantages d’un écran ultra-large n’apparaissent vraiment qu’avec la définition supérieure, 3 440 × 1 440 px, des écrans 34 pouces.

Le LG 34WK650-W est lui aussi limité à 2 560 × 1 080 pixels, mais c’est un 34 pouces. En conséquence, l’affichage paraît flou. À cette taille, cette définition est un mauvais investissement : la résolution trop faible n’apporte pas les détails d’affichage supplémentaires que devrait fournir un moniteur ultra-large. Cela passe pour les jeux et les vidéos, mais ne comptez pas l’utiliser pour travailler.

Le BenQ EX3501R est souvent plus cher que l’Acer XR342CKP et le Dell U3419W, et sa dalle VA supportant une cadence de rafraîchissement de 100 Hz est plus adaptée à la vidéo et aux jeux qu’au travail général.