Un bracelet pour détecter les premiers signes du coronavirus

Détecter les personnes positives au coronavirus avant l’apparition de leurs premiers symptômes. Voilà ce que peuvent permettre les données d’un petit bracelet intelligent.

Une nouvelle recherche, baptisée COVI-GAPP, a commencé début 2020 au Liechtenstein, peu après le début de la pandémie. Une équipe de chercheurs de l’Université de McMaster au Canada (Ontario), de l’Université de Bâle et de l’Imperial College de Londres s’est demandée si les données d’un bracelet de suivi de la santé pouvaient être exploitées pour détecter les petits changements dans les signes vitaux qui précèdent l’apparition du coronavirus. Et donc, prévenir la maladie, deux jours avant l’apparition des premiers symptômes.

Un bracelet intelligent
Le bracelet, au centre de la recherche, est la création de la marque suisse Ava AG. Il se vend 279 dollars dans le commerce. Une fois porté, toutes les 10 secondes, il mesure la fréquence cardiaque, la fréquence respiratoire, la température de la peau, la variabilité de la fréquence cardiaque et le flux sanguin. Et ce, grâce à trois capteurs. Il est par exemple capable de détecter des signes de fertilité.

Pour leur étude, l’équipe a demandé à 1000 personnes de porter ce bracelet. Après un an, environ la moitié de ces sujets qui avaient contracté le coronavirus disposaient de données de santé récupérées grâce au bracelet, un mois avant leur infection. Ce qui a aidé les chercheurs à développer un algorithme capable de détecter de petits changements dans les premiers stades de la maladie.

Prédire la maladie
Le bracelet a détecté des changements notables dans les jours précédant l’apparition des symptômes du coronavirus dans les cinq mesures enregistrées. À savoir que l’algorithme des chercheurs se base surtout sur les changements de la fréquence cardiaque, de la variabilité de la fréquence cardiaque et de la température de la peau du poignet.

Le système d’apprentissage automatique s’est d’abord basé sur les données de 70% de la cohorte positive au coronavirus. Ensuite, il a été testé sur les 30% restants. Résultat : il a réussi à détecter avec précision 68% des cas positifs, 48 heures avant l’apparition des premiers symptômes. Une prouesse scientifique bien utile lorsque l’on sait que la contagiosité arrive avant les premiers symptômes. “Nous encourageons les chercheurs du monde entier à utiliser nos bracelets de fertilité pour recueillir des données sur le Covid-19 à un stade précoce de la maladie”, a annoncé Lea von Bidder, cofondatrice d’Ava AG.