Tout ce qu’il faut savoir sur le passage à Ethereum 2.0

Cet été, la blockchain Ethereum changera radicalement de mode de fonctionnement. Elle passera d’un système proof-of-work à un système proof-of-stake. Explications.

C’est probablement l’événement le plus attendu de cette année par les crypto-investisseurs. Le 19 septembre prochain, la blockchain Ethereum, le réseau “web 3.0” le plus utilisé de la planète, changera de méthode de fonctionnement en passant d’un système “proof-of-work”, similaire à celui du Bitcoin, à un système “proof-of-stake”.

Concrètement, un système proof-of-work repose sur un ensemble de machines décentralisées baptisées “mineurs” qui sont chargées de résoudre des problèmes complexes pour miner des blocs. Un processus complexe mais surtout très énergivore, duquel Ethereum souhaite se détacher pour adopter un modèle plus “écologique”.

Le système “proof-of-stake” est par nature radicalement différent puisqu’il repose non pas sur l’utilisation de mineurs mais de “staking pools”. Concrètement, le réseau n’est plus sécurisé par des machines mais par des “pools”, des réserves d’Ethereum stockées dans des endroits précis. Si par le passé les mineurs étaient récompensés pour leur travail avec des jetons ETH, ce seront désormais les investisseurs qui recevront des récompenses. Pour pouvoir participer au programme, il faut soit disposer d’au moins 32 jetons ETH ou créer un “pool” avec d’autres investisseurs, auquel cas les récompenses seront partagées entre les différents stakers.

Cette méthode permet non seulement de réduire drastiquement le bilan carbone de la blockchain, mais devrait également accélérer les transactions et en réduire drastiquement les coûts. Lors des pics, les transactions sur le réseau Ethereum pouvaient atteindre des montants records, et dépasser les 100 euros. La consommation électrique annuelle de la blockchain Ethereum est actuellement similaire à celle d’un pays comme la Finlande. Le passage au “proof-of-stake” devrait permettre de réduire de 99,95% l’empreinte écologique du réseau.

Le Bitcoin, lui, devrait rester sur un modèle “proof-of-work”, plus vétuste, plus lent, mais qui a toutefois fait ses preuves en terme de sécurité du réseau.

“Le Bitcoin et l’Ethereum servent des objectifs différents” explique Chris Kline, le cofondateur de Bitcoin IRA à Forbes. “Le Bitcoin est un actif disponible en quantité limitée, l’Ethereum est la colonne vertébrale du Web 3.0. Les deux ont un rôle distinct.”

Plusieurs tests ont déjà été réalisés ces derniers mois en vue de la transition. En juin dernier, le réseau Ethereum a ainsi réussi avec brio son test du réseau “Ropsten”. En août, un nouveau test prendra place, sur le réseau “Goerli”. Il s’agit de la dernière étape avant la transition finale. Et mine de rien, la transition représente un énorme défi, comme l’explique le vice-président de Polygon. “C’est un upgrade sur un réseau qui est “live”, et qui a des millions d’utilisateurs. Ethereum fait transiter chaque jour des milliards de capital et supporte des dizaines de milliers d’applications. La transition du réseau est préparée depuis deux ans. Tous les tests ont été réalisés avec succès, je pense donc qu’ils sont plus que prêts pour la transition.”

Il n’en reste pas moins que la transition présente d’énormes enjeux pour les équipes de Vitalik Butterin. Comme nous l’expliquait récemment l’un des employés de Cardano, l’une des blockchains rivales: “Le passage du Proof-of-work au Proof-of-stake n’est pas si facile. C’est comme vouloir remplacer quatre pneus en roulant à 200km/h.”

Tout cela devrait bien sûr avoir un impact sur le cours du jeton ETH. Après avoir frôlé les 1000$, le token a vu son cours s’envoler ces derniers jours, frôlant de nouveau avec les 1600$. Soit une progression de près de 60% de son cours en l’espace de quelques semaines.