Amazon déclare la guerre aux faux avis

Ce mardi, Amazon a intenté une action en justice contre des administrateurs de groupes Facebook. Le géant les accuse d’avoir divulgué de fausses évaluations.

Sur le Web, les fausses critiques sont devenues monnaie courante. Un problème contre lequel Amazon a décidé de déclarer la guerre. C’est ainsi que ce mardi, le géant a attaqué en justice plus de 10.000 groupes Facebook. L’un d’eux, appelé “Amazon Product Review”, comptait plus de 43.000 membres.

Le grand nettoyage
Amazon a déposé sa plainte devant la King County Superior Court de Seattle. La plateforme accuse les administrateurs de groupes Facebook de proposer des évaluations d’articles erronées en échange d’argent ou de produits gratuits. Un de plus gros groupe, “Amazon Product Review”, aurait même offert des remboursements ou d’autres compensations financières à des acheteurs disposés à laisser de fausses évaluations sur des produits électroniques.

Selon la plainte, l’objectif de l’action en justice est de connaître l’identité des courtiers de faux avis, de fermer les groupes et de les contraindre à restituer leurs “gains mal acquis provenant du courtage de faux avis”. En réaction, Meta, la société mère de Facebook, a supprimé la moitié des plus de 10.000 groupes signalés par Amazon. Pour les autres encore en ligne, elle continue d’enquêter. “De nouveaux groupes Facebook proposant de faux avis continuent d’apparaître”, prévient la plainte.

Le prix du succès
Cette prolifération de faux avis est liée au succès du géant du commerce en ligne. En effet, au fur et à mesure des années, la place de marché est devenue de plus en plus imposante et les marchands tiers se sont multipliés. Et qui dit plus de vendeurs, dit aussi plus d’avis clients, et donc, plus de fausses évaluations. À savoir que pour la vente en ligne, les avis positifs de clients sont primordiaux pour propulser et soutenir les ventes.

Le média The Verge rappelle que le géant a officiellement interdit les évaluations incitatives en octobre 2016. Pourtant, quatre ans plus tard, une enquête du Financial Times a révélé que “pas moins de neuf des dix principaux évaluateurs de sa plateforme au Royaume-Uni se livraient à des activités suspectes”, indique le média.

Un combat de longue haleine
Face à ce problème, Amazon a déjà déclaré qu’elle utilisait une combinaison d’outils d’apprentissage automatique et de modérateurs humains pour tenter d’enrayer le phénomène. La plateforme a également appelé au soutien d’autres sociétés de médias sociaux. D’après elle, les communautés de faux avis ont fleuri dans les groupes Facebook et dans les applications de messagerie telles que Telegram, WhatsApp et WeChat. De son côté, une équipe dédiée enquête sur les systèmes de faux avis sur les sites de médias sociaux et signale régulièrement les groupes abusifs à ces entreprises. À savoir, Facebook, Instagram, TikTok et Twitter.

“Amazon utilisera les informations découvertes dans le cadre de cette action en justice pour identifier les mauvais acteurs et supprimer les faux avis commandés par ces fraudeurs qui n’ont pas encore été détectés par la technologie avancée d’Amazon, ses enquêteurs experts et sa surveillance continue”, conclut le communiqué.