Apple est désormais contrainte d’accepter l’installation d’apps depuis d’autres stores

DSA et DMA ont été approuvées par le Parlement Européen. Une (très) mauvaise nouvelle pour Apple.

C’est désormais officiel ! Les 27 de l’Union Européenne viennent d’approuver la mise en application du Digital Market Act (les marchés numériques) et du Digital Services Act (les services numériques). Deux projets de loi qui faisaient frémir les plus grands fabricants de l’électronique, à commencer par Apple. Mais qu’est-ce que ces deux lois signifient et en quoi peuvent-elles être néfastes pour Apple, Amazon, Google ou Microsoft ?

Tout d’abord, Apple devra permettre aux développeurs de proposer des moyens de paiement alternatifs au sein même de leur app. On le sait, c’est un sujet tabou à Cupertino qui avait notamment été la raison du début du procès face à Epic. Apple fait tout pour que les clients achètent via l’App Store et ainsi bénéficier des 30 % de commission.

Sur ce point, l’étau se resserrait de toutes parts autour d’Apple. Si l’UE insistait depuis longtemps vouloir contraindre Apple à proposer les moyens de paiement alternatifs, la Corée du Sud avait déposé une loi dans ce sens l’année dernière. Apple vient seulement de se conformer à la loi en modifiant sa politique. Idem aux Pays-Bas, où Apple a fait volte-face à la mi-juin avec l’introduction d’autres moyens de paiement. La suppression d’une app ou le désabonnement à des services tiers doit pouvoir se faire de la même manière.

Mais là où Apple risque de pester le plus, c’est sur l’hégémonie de son App Store. On le sait, l’App Store est aujourd’hui indispensable pour télécharger des applications. À moins que votre iPhone ne soit jailbreaké (ce qui est interdit), vous devez impérativement passer par la boutique d’Apple pour l’une ou l’autre app. Avec la DMA, l’UE veut mettre fin à ce monopole sur la vente et la distribution d’apps iOS.

Désormais, Apple devra autoriser les utilisateurs à installer des applications depuis des boutiques d’apps tierces ou directement depuis le web. Cela était notamment déjà possible sur Android avec les célèbres fichiers apk.

Grosse sanction si refus d’obtempérer
Parmi les autres contraintes imposées à Apple, notons l’accès accordé aux développeurs à toutes les fonctionnalités matérielles de l’iPhone. Cela concerne surtout la puce NFC. L’assistant vocal doit également pouvoir être modifié selon les préférences de l’utilisateur, tandis qu’Apple devra partager certaines données, comme celles sur les performances publicitaires, avec ses concurrents et développeurs.

D’autre part, Apple et ses concurrents sont soumis à toute une série d’interdictions. Il ne leur sera dès lors plus possible de “classer leurs propres produits ou services de manière plus favorable que ceux des autres acteurs du marché”, ou encore de “préinstaller certaines applications logicielles”.

Si Apple (ou toute autre entreprise concernée) refuse de se plier aux exigences de l’UE, elle le paiera au prix fort ! En effet, la loi prévoira un système d’amende particulièrement sévère pouvant atteindre jusqu’à 10 % du chiffre d’affaires mondial annuel de l’entreprise. En d’autres termes, pour Apple, elle pourra atteindre… 35,8 milliards d’euros ! En cas de récidive, l’amende pourra être doublée…