L’Europe veut créer un espace commun pour les données de santé

Un espace européen des données de santé devrait voir le jour. Il s’agit d’une première au niveau mondial.

La Commission européenne lance l’espace européen des données de santé. Ce qui représente un pas de plus vers une politique commune de suivi médical. L’institution veut faciliter l’accès aux données des patients, des médecins et des chercheurs à partir de 2025. L’objectif ? Améliorer la précision des diagnostics et réduire les coûts liés à la multiplication des examens médicaux. À noter que l’interopérabilité et la sécurité deviendront des exigences obligatoires. Ainsi, les fabricants de systèmes de dossiers médicaux électroniques devront certifier leur conformité à ces normes.

“Aujourd’hui, nous posons les bases d’un accès sécurisé et digne de confiance aux données de santé, qui est pleinement conforme aux valeurs fondamentales qui sous-tendent l’UE”, a annoncé vice-président de la Commission européenne, Margaritis Schinas.

Un accès gratuit
Les prescriptions papiers restent pour le moment la norme. Mais cela devrait évoluer avec le temps pour laisser place à la généralisation d’ordonnances électroniques. Ce qui permettra de réduire les coûts en réduisant les erreurs dans la remise de médicaments.

Ce 3 mai, la Commission européenne a dévoilé sa proposition de règlement visant à créer “un espace européen des données de santé” ou EHDS, pour “European Health Data Space”. Cet accès “immédiat, gratuit et simplifié” devrait faciliter le partage des données entre professionnels de santé et entre les États membres. devrait, logiquement, entrainer un meilleur suivi médical de chaque patient. En clair, les États membres veilleront à ce que les résumés des patients, les ordonnances électroniques, les images et les rapports d’images, les résultats de laboratoire, les rapports de sortie “soient émis et acceptés dans un format européen commun”.

Les citoyens auront le plein contrôle de leurs données, précise le communiqué. Ils pourront ajouter des informations, rectifier des données erronées, restreindre l’accès à d’autres personnes. De même, ils pourront obtenir des informations sur la manière dont le système utilise leurs données et à quelles fins.

Contrôler ses données
Le but est de faire un bond en avant dans la manière dont les soins de santé sont dispensés aux citoyens européens. Ainsi, ce nouvel espace espère permettre aux citoyens de contrôler et d’utiliser leurs données de santé. Et ce, dans leur pays d’origine ou dans d’autres États membres. “Elle favorise un véritable marché unique pour les services et produits de santé numériques”, se vante la Commission. Elle ajoute, “il offre un cadre cohérent, fiable et efficace pour utiliser les données relatives à la santé à des fins de recherche, d’innovation, d’élaboration de politiques et d’activités réglementaires, tout en garantissant le respect total des normes élevées de l’UE en matière de protection des données”.

Pour garantir la protection des droits des citoyens, le communiqué affirme que tous les États membres doivent désormais désigner des autorités chargées de la santé numérique. Ces autorités participeront à l’infrastructure numérique transfrontalière (MyHealth@EU). Celle-ci aidera les patients à partager leurs données au-delà des frontières.