Wallonie : le déploiement de la 5G pourrait modifier la norme de rayonnement

La Wallonie s’aligne sur les normes de rayonnement flamandes pour la 5G. En effet, la région a suivi les conclusions du groupe d’experts, qui avait remis son rapport en décembre dernier.

Le gouvernement régional wallon a franchi une nouvelle étape dans le déploiement encadré de la 5G au sud du pays. Pour rappel, l’exécutif avait chargé un groupe d’experts indépendants d’évaluer la nécessité de modifier la norme de rayonnement en Wallonie. Le groupe avait plaidé pour deux choses. À savoir, pour une révision de la norme et pour l’instauration d’une limite similaire à celle appliquée en Région flamande.

Pour rappel, la technologie 5G devrait offrir un débit beaucoup plus élevé que la 4G. Ce qui se traduit par deux choses. Premièrement, un accès plus rapide aux contenus et deuxièmement, la possibilité de faire circuler des milliards de données de façon fluide. Enfin, le déploiement du réseau permettra à toutes sortes d’équipements électroniques d’être connectés entre eux.

Les engagements wallons
La Wallonie a donc validé la modification de la norme de rayonnement. Et ce, conformément aux recommandations du groupe d’experts qu’elle avait désigné en octobre 2021. “En juillet 2020, le Gouvernement chargeait un 1er groupe d’experts d’évaluer l’opportunité de développer la 5G en fonction de critères socio-économiques, sanitaires et environnementaux”, rappelle le gouvernement dans un communiqué. Il ajoute, “celui-ci concluait en février 2021 à l’opportunité socio-économique que revêt le déploiement de la 5G en attirant l’attention sur les impacts éventuels de celle-ci sur la santé, l’environnement et le climat”.

Dans le cadre du Plan de relance, le Gouvernement s’est aussi engagé vis-à-vis de la Commission européenne à lever les obstacles réglementaires qui empêchent le déploiement de la 5G. Pour cela, un rapport d’experts était chargé d’évaluer la nécessité, ou non, de réviser les normes d’émissions des antennes et de revoir le cadre réglementaire. La date limite avait été fixée la fin du troisième trimestre 2022. C’est ainsi que, le 14 octobre dernier, le Ministre-Président a mandaté un nouveau groupe d’experts. Ce dernier supervisait l’évaluation de la nécessité d’adapter ou non les conditions relatives à la protection contre les éventuels effets nocifs et nuisances provoqués notamment par la 5G.

Les recommandations
Ce jeudi, le Gouvernement a décidé de prendre acte des recommandations du groupe d’experts. À savoir, la révision de la norme de rayonnement wallonne. Cette norme d’émission instaure une limite de 9,2 V/m, donc à 900 MHz, par opérateur. Une limite cumulative de 18,4 V/m, sera également applicable à l’ensemble des antennes émettrices de l’ensemble des exploitants sur un même site. Cette restriction permet de limiter l’exposition réelle et cumulée des citoyens aux ondes. En guise de comparaison, cela correspond à “un vingtième de la limite préconisée et d’application dans la grande majorité des pays européens”, indique le communiqué.

Le groupe d’experts recommande également de “suivre les niveaux d’exposition du public dans le voisinage d’antennes émettrices, de mettre en place un système d’informations aux communes et au public et de réaliser un suivi continu des niveaux d’exposition via des stations de mesure fixes”. Ainsi, les ondes millimétriques ne devraient pas faire partie du plan de développement de la 5G. Et ce, car le recul scientifique sur les effets de ces ondes sur la santé est encore “insuffisant”.

Décisions supplémentaires
L’exécutif a par ailleurs acté sur une surveillance constante des niveaux d’exposition de la population. Et ce, grâce à un relevé en continu “de l’exposition globale du public et une étude longitudinale étendue sur 10 ans pour surveiller les effets sur la population et l’environnement”. Les communes pourront demander un contrôle de l’exposition aux ondes.

Ce virage prévoit également la mise en place d’une task force. Elle sera composée des ministres concernés et des opérateurs de téléphonie mobile. Sa mission est d’aboutir à des engagements concrets du secteur. Et ce, sur les investissements dans les zones rurales, sur les mesures des opérateurs pour limiter leur consommation énergétique et développer la circularité, sur la politique de décarbonation des opérateurs et sur la mutualisation des infrastructures et l’interopérabilité.

Affaire à suivre
Le Gouvernement devrait approuver “prochainement” approuvé en première lecture. Il est indispensable à la mise en place des engagements et des délais fixés par les autorités européennes dans le cadre du Plan de relance.

“Il s’agit d’une réforme indispensable pour permettre à la Région de poursuivre son développement économique. Cette réforme va également permettre la création d’emplois durables dans des secteurs d’avenir. Ce déploiement se fera de manière encadrée, et le Gouvernement prendra toutes les précautions qui s’imposent, que ce soit au niveau sanitaire ou environnemental”, affirme le Ministre-Président wallon.