Test Téléviseur Oled Sony KD-65A8 : la qualité d'affichage du haut de gamme, en moins cher

Le téléviseur Oled Sony A8 affiche une image digne de celle des modèles haut de gamme. Il fait simplement l'impasse sur quelques fonctions. Cela l'empêche-t-il de se placer dans le haut du panier des TV Oled ? C'est ce que nous allons voir...

Présentation

Sur le papier, le téléviseur Oled Sony 65A8 est assez proche du Sony Bravia 65AG9 de 2019. Les deux modèles exploitent une dalle Oled de 65 pouces affichant une définition Ultra HD de 3840 x 2160 px fournie par LG Display, le processeur Sony X1 Ultimate et le système audio Acoustic Surface. Comme l'AG9, le Sony A8 embarque deux tweeters et deux woofers, seule la puissance est légèrement revue à la baisse. Le Sony A8 perd également le mode "voie centrale" qui transforme le téléviseur en enceinte passive dans un système home-cinema utilisant un amplificateur externe, ainsi que les micros mains-libres. En revanche, il gagne un procédé de calibration du système audio via le micro de la télécommande. Sony fait toujours confiance à Android TV dans sa version 9.0 avec son lot d'applications (Netflix 4K, YouTube, VLC, etc.), la fonctionnalité Google Cast et l'Assistant vocal Google. Il ajoute également la compatibilité avec l'écosystème Apple (AirPlay 2 et HomeKit).

Le Sony KD-65A8 est vendu environ 2790 €. C'est une sacrée différence de prix par rapport au Sony 65AG9 toujours au catalogue (environ 3500 €) pour finalement assez peu de différences. Il est également disponible en version 55 pouces (KD-55A8) pour environ 2000 €. Le Sony A8 se place ainsi en concurrence directe avec le LG 65CX et dispose de quelques arguments comme l'Acoustic Surface ou Android TV, mais il fait l'impasse sur le HDMI 2.1 présent sur le modèle LG.

Qualité d'image

Le fonctionnement de la dalle Oled reste identique : chaque pixel est composé de quatre sous-pixels (un vert, un rouge, un bleu et un blanc), mais leur taille a légèrement changé par rapport aux modèles de l'an dernier. Les sous-pixels blancs et rouges sont plus gros afin d'améliorer la luminosité maximale de la dalle tout en conservant une température des couleurs proche des 6500 K. Comme toujours avec la technologie Oled, les angles de vision sont excellents. Nous avons mesuré une perte de luminosité de seulement 21 % à 45° et il n'y a aucune variation sur le noir — qui est considéré comme absolu. En comparaison, le Sony 65XG9505 avec son filtre optique améliorant les angles de vision affiche une perte de 45 % à 45° et seul le Samsung descend à seulement 35 % de variation de luminosité sur son dernier modèle haut de gamme, le Samsung QE75Q950TS.

Comme toujours avec les téléviseurs Oled, le taux de contraste est excellent. Il peut être considéré comme infini puisque chaque pixel peut s'éteindre complètement de manière indépendante. Le noir peut ainsi être total, quelle que soit la luminosité du blanc des autres pixels. Les noirs sont mesurés à moins de 0,0049 cd/m² (notre sonde ne peut mesurer une valeur inférieure). Ce contraste est toujours aussi impressionnant et l'on peut profiter de toutes les nuances de l'image, même dans le noir complet.

En mode Expert et sans réglages supplémentaires, nous avons mesuré le Delta E moyen à seulement 2,2 ; une valeur inférieure à 3, seuil sous lequel l'œil ne perçoit plus de différence entre la couleur affichée à l'écran et la couleur idéale. Plus impressionnant encore, aucune couleur ne dépasse un Delta E de 3. Les couleurs peuvent donc être considérées comme parfaitement fidèles à celles envoyées par la source.

Malgré deux petits décrochages au niveau des gris très clairs et très sombres, la courbe de gamma conserve une belle stabilité sur la majorité du spectre. De plus, elle affiche une moyenne de 2,36, très proche de valeur cible (2,4). Le rendu est globalement excellent.

C'est désormais une habitude sur les téléviseurs Sony, la température moyenne s'approche plus des 7 000 K que des 6 500 K de référence. Le bleu est donc un peu plus présent. Le plus important reste la stabilité de cette courbe sur l'ensemble du spectre, qui est ici très bonne, comme la température des couleurs.

Le Sony 65A8 embarque le processeur Sony X1 Ultimate déjà à l'œuvre sur les téléviseurs Sony Oled AF9, AG9 et sur ses cousins LCD ZF9 et XG9505. Ce processeur gère la mise à l'échelle des contenus SD, HD et Full HD sur la dalle Ultra HD ainsi que toute la partie compensation de mouvement. Comme sur les précédents modèles, la mise à l'échelle en mode cinéma est très douce, avec un effet de lissage sur les aplats, mais elle ne dénature pas la source originale. Avec le moteur X-Reality Creation Pro réglé manuellement au maximum, le téléviseur n'hésite pas à ajouter des détails au risque de faire apparaître des artefacts. Dans certains cas, la version mise à l'échelle affiche ainsi plus de détails que la version native. Le moteur de compensation de mouvement MotionFlow est enfin au niveau de la concurrence sur les téléviseurs Oled de Sony, qui peuvent désormais se targuer de faire aussi bien que Philips, LG et Panasonic.

HDR

Le Sony 65A8 est compatible avec le HDR10, le HLG, et le Dolby Vision. En revanche, Sony fait l'impasse sur le HDR10+ promu par Samsung et Panasonic. Petite précision de taille, les ports HDMI des téléviseurs sont configurés par défaut en 8 bits. Pour les débrider, il faut se rendre dans Paramètres > Visionnage de la Télévision > Entrées Externes > Format du signal HDMI > Format amélioré.

Avec un signal HDR maximal à 10 000 cd/m², le Display Tone Mapping utilisé par Sony suit parfaitement la courbe EOTF de référence jusqu'à 65 % de luminance avant de lisser en partie le signal jusqu'au maximum des capacités du téléviseur. Comme souvent, et probablement pour éviter le marquage, Sony est très conservateur sur le pic de luminosité. S'il peut atteindre 750 cd/m² en mode standard, il se limite à 644 cd/m² en mode Expert. On est bien loin des 951 cd/m² du téléviseur Oled Panasonic TX-65HZ2000, et encore plus loin des modèles LCD haut de gamme comme le Sony 65ZF9 (1 940 cd/m²), le TCL 65X10 (1 950 cd/m²) ou le Samsung 75Q900R, recordman du pic de luminosité avec 2 280 cd/m². Heureusement, la technologie Oled conserve quelques avantages, dont les nombreux détails dans les zones sombres, un noir profond et une absence totale de blooming.

Chose assez rare pour être soulignée, les couleurs sont encore mieux calibrées en mode HDR qu'en mode SDR. Nous avons mesuré un Delta E moyen en mode Expert HDR à seulement 1,7 et, à l'exception des niveaux de gris, aucune teinte ne dépasse un Delta E de 3. Les couleurs en mode HDR peuvent donc être considérées comme parfaitement fidèles à celles envoyées par la source.

Comme tous les téléviseurs Oled du marché, le Bravia 65A8 couvre 71 % de l'espace colorimétrique Rec. 2020 et 93 % de la norme DCI-P3. C'est cette dernière qui est actuellement utilisée au cinéma et sur les Blu-ray Ultra HD. Ce sont de très bonnes valeurs et peu de téléviseurs arrivent à faire mieux à date.

Jeux vidéo

Le retard descend enfin sous la barre des 20 ms. Avec un input lag mesuré à 18 ms, Sony se rapproche de ses concurrents coréens dont les téléviseurs affichent un retard à l'affichage inférieur à 16 ms (une image de retard à 60 Hz) comme le LG 65CX qui descend à 13 ms ou encore le Samsung QE75Q950TS qui se contente de 11,8 ms. Le fabricant nippon n'arrive toujours pas à descendre sous la barre des 16 ms avec ses modèles Oled. Sony est pourtant capable de faire mieux comme il nous l'a montré avec son 55XH8096, capable de descendre à 10 ms

Côté rémanence, la technologie Oled est encore inégalée sur le marché, avec un temps inférieur à la milliseconde.

L'ambiance conçue par les créateurs d'un jeu se doit d'être respectée par le téléviseur. Dorénavant, nous évaluons la qualité de restitution des couleurs en mode jeu, ou tout du moins avec une option qui permet de réduire le retard à l'affichage. Le Sony 65A8 fait tout simplement un sans-faute en proposant des couleurs fidèles (un Delta E inférieur à 3), que ce soit en mode SDR ou HDR. La température est également dans les clous, tout comme le gamma.

Ce téléviseur n'est pas compatible avec le HDMI 2.1 (pas de support du 4K 120 Hz) et ne supporte pas les fonctions spécifiques au jeu vidéo comme le VRR (Variable Refresh Rate). En revanche, il détecte automatiquement les consoles de jeu afin de passer automatiquement en mode jeu et réduire le retard à l'affichage (ALLM — Auto Low Latency Mode). Pour l'instant, ce n'est pas trop impactant à l'usage, mais si vous comptez acheter une console de nouvelle génération (Xbox Series X ou PlayStation 5), le HDMI 2.1 a son importance pour le support du 4K 120 Hz, et ce d'autant plus que son concurrent direct, le LG 65CX propose quatre entrées HDMI 2.1.

Clouding

La technologie Oled n'est pas affectée par le phénomène de clouding puisque ce défaut ne touche que les téléviseurs LCD utilisant un diffuseur de lumière. Nous n'avons pas constaté de problème de banding. L'homogénéité de la luminosité sur la dalle est bonne et l'écart moyen est mesuré à seulement 6 % sur ce modèle de 65 pouces. Cet excellent résultat s'explique par l'utilisation de la technologie Oled.

Rappelons tout de même que certains utilisateurs de téléviseurs rencontrent des problèmes de marquage. Des tests très poussés ont montré que le marquage des dalles Oled modernes est limité lors d'un usage courant. Nous n'avons jamais constaté ce problème sur les modèles que nous testons, mais nous focalisons nos tests sur un usage cinéma, séries TV et jeu vidéo. Les chaînes d'information en continu affichant des bandeaux avec des couleurs saturées (rouge, bleu ou vert) semblent poser problème, notamment lorsque la luminosité est poussée au maximum. Le risque de marquage existe et ne peut pas être totalement ignoré, mais Sony semble très conservateur sur le pic de luminosité, ce qui devrait protéger le téléviseur de tout problème de marquage. Rappelons tout de même qu'il faut impérativement éteindre le téléviseur à l'aide de la télécommande et qu'il est déconseillé de le débrancher complètement du courant. Le téléviseur effectue des opérations de maintenance sur la dalle lorsqu'il est en veille afin de préserver l'uniformité et justement d'éviter les problèmes de cette nature.

Ergonomie

À l'image du Sony AG9 de 2019, le Sony 65A8 arbore un design très sobre, à l'image de ce que fait habituellement le fabricant nippon. Les finitions sont de très bonne facture et les différents éléments sont parfaitement assemblés.

Sony reprend l'idée des pieds à double position introduite sur le Sony 65AG8 : l'une proche du support, l'autre laisse un écart pour placer une barre de son. La largeur de 107,5 cm est parfaite pour une barre de son Sony ZF9.

Commun à tous les modèles de téléviseurs Oled, le filtre antireflet est très bon et fait mieux que celui de la plupart des téléviseurs LCD. Seuls les modèles Samsung Qled les plus haut de gamme parviennent à faire mieux.

De face, rien à signaler. De profil, on peut remarquer la finesse de la dalle. Le téléviseur affiche ainsi une épaisseur de quelques millimètres seulement au niveau de la dalle. Au niveau de l'électronique, l'épaisseur passe à 5,2 cm. Sur le meuble TV, l'encombrement est toujours lié à celui du pied, dont la profondeur est ici de 32,6 cm.

L'arrière du téléviseur est plutôt bien fini, avec un plastique noir mat de qualité. En revanche, la connectique n'est pas masquée.

Chaque pied sert à passer les câbles. L'espace disponible est restreint et il ne faut pas espérer faire passer plus de deux à trois câbles par pied.

La connectique se compose de quatre entrées HDMI 2.0b (pas de HDMI 2.1 donc), dont une placée sur le côté, trois ports USB dont deux sur le côté également, un port Ethernet, une sortie audio numérique optique, une sortie casque, une entrée composite (en jaune), un port PCMCIA (Interface commune CI+), un connecteur d'antenne râteau et un connecteur satellite. Il dispose d'un double tuner DVB-T/T2 (TNT), DVB-S/S2 (satellite) et DVB-C (câble). Il embarque également le Wi-Fi 802.11a/b/g/n ainsi que le Bluetooth 4.2 pour la connexion avec un périphérique audio sans-fil (casque ou enceinte).

Ce téléviseur embarque Android TV dans sa version 9.0. En 2018, ce système était critiqué pour sa lenteur et ses plantages à répétition ; ce n'est désormais plus le cas, en tout cas chez Sony. Les applications se lancent vite et restent en mémoire pour une reprise rapide. L'interface est efficace et met en avant les différents contenus proposés par les applications. Android TV est probablement le système embarqué le plus exhaustif en termes d'applications (Netflix, YouTube, MolotovTV, myCanal, SFR Sport, etc.), même si toutes ne sont pas optimisées pour un usage sur un téléviseur. Comme sur tous les téléviseurs Android TV, le Chromecast intégré permet de recevoir et d'afficher un flux vidéo envoyé depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur. Sony assure également la compatibilité avec AirPlay 2 et HomeKit, utile pour les propriétaires d'iPhone, d'iPad et de Mac.

Sony a particulièrement travaillé sur l'optimisation et le système se montre beaucoup plus réactif que celui des années précédentes. Le constructeur a également ajouté une barre d'accès rapide aux réglages, ce qui évite de passer par les réglages d'Android et se montre très pratique à l'usage. Autre nouveauté, chaque réglage d'image est associé à une description, ce qui facilite les modifications.

Comme sur tous les téléviseurs Android TV, le premier démarrage est plus long. Il faut ici compter 38 s. Ce démarrage commence dès le branchement au secteur. Le téléviseur affiche le logo Sony pendant 20 à 25 s, après quoi le logo Android apparaît. Le démarrage est beaucoup plus long que celui des systèmes Tizen de Samsung et WebOS de LG qui, eux, démarrent en moins de 5 s. Heureusement, le téléviseur sort de veille en moins de 4 s, tout en consommant moins d'un watt en veille. La mise en veille est instantanée.

Le Sony 65A8 est fourni avec la dernière télécommande infrarouge et Bluetooth équipée d'un micro intégré. La finition en aluminium brossé lui donne un côté premium. Elle est par ailleurs très agréable à utiliser. Les boutons ne font pas de bruit et les plus utilisés tombent naturellement sous le pouce. Sony fait l'impasse sur le rétroéclairage des touches, qui est dorénavant disponible sur les modèles plus haut de gamme (Sony XH9505 et Sony ZH8).

Audio

Le Sony Bravia KD-65A8 embarque un système Acoustic Audio composé de deux moteurs de vibrations de 10 W faisant vibrer la dalle Oled — remplaçant ainsi avantageusement des tweeters — et deux woofers de 5 W placés derrière le téléviseur. Si la puissance du système est limitée, ce téléviseur offre un rendu audio particulièrement précis qui n'a rien à envier à son grand frère, le Sony AG9. Le nouveau procédé de calibration audio à l'aide du micro de la télécommande semble très bien fonctionner et adapte le rendu audio au placement du téléviseur et du spectateur dans la pièce.

Consommation

Avec un blanc calibré à 150 cd/m², le Sony 65A8 consomme 103 W sur notre mire de test, soit une consommation relative de seulement 88,4 W/m², bien inférieure à la consommation moyenne des téléviseurs testés (100 W). Bien évidemment, ce téléviseur consomme toujours plus que les modèles LCD les plus économes. En comparaison, le Sony KD-65XG8505 — recordman de la catégorie — consomme seulement 56 W/m² avec son système de rétroéclairage Edge-Led.
La consommation en veille est ici inférieure à 1 W.