Samsung prie les États-Unis de lui laisser vendre des puces à Huawei

Samsung Electronics a officiellement demandé au Département américain du Commerce l’autorisation de vendre des puces DRAM, NAND et des écrans OLED à Huawei après le 15 septembre – date d’entrée en vigueur de nouvelles sanctions contre la firme chinoise. La demande a néanmoins peu de chance d’être satisfaite dans le contexte actuel des relations sino-américaines.

L’étau se resserre autour de la branche mobile de Huawei : quelques semaines après que l’on a appris de TSMC, leader dans les semi-conducteurs et partenaire historique pour la fabrication des puces Kirin, que Huawei ne pourrait plus bénéficier de l’expertise du fondeur – d’autres groupes annoncent qu’ils seront eux aussi dans l’incapacité de poursuivre la vente de matériels et services à la firme chinoise à compter du 15 septembre.

Le dernier gros poisson à faire cet aveu d’impuissance, c’est Samsung qui a annoncé qu’il ne pourra plus fournir ni de mémoire DRAM, NAND ni d’écrans OLED à Huawei au-delà du 15 septembre 2020. Or, à en croire Sam Mobile, Samsung tente tout de même de contourner les sanctions. Tout du moins de la manière la plus officielle qui soit : en demandant une dérogation auprès du Département américain du Commerce.

Samsung n’est pas le seul groupe à avoir déposé de telles demandes. SK Hynix mais aussi des firmes comme Qualcomm tentent depuis des mois de faire infléchir la position du gouvernement américain pour servir leurs intérêts. Reste que Huawei est un partenaire à double tranchant. D’un côté, il s’agit d’une firme amie, qui représente 1/5e des ventes de semi-conducteurs de Samsung Electronics. De l’autre, il s’agit d’un concurrent très agressif pour Samsung Mobile, la division smartphones du conglomérat.

En outre, les malheurs de Huawei ont plutôt boosté l’activité infrastructures réseau de Samsung avec l’obtention de contrats pour déployer des solutions 5G. Dès lors, Samsung peut jouer sur tous les scénarios : un retour de Huawei dans son carnet de commandes serait une bonne nouvelle car Samsung bénéficierait des bonnes ventes de la firme comme il le fait par ailleurs avec d’autres concurrents dans le mobile, notamment Apple.

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Dans le cas contraire, Samsung pourrait renforcer ses liens avec d’autres partenaires pour combler le manque à gagner – tout en bénéficiant d’une meilleure dynamique dans ses activités mobile.